Montréal implante des sens uniques dans l’arrondissement de Ville-Marie pour sécuriser le secteur

Dans les jours suivant le décès de Mariia Legenkovska, la Ville avait installé des bollards à l’intersection de Parthenais et de Rouen afin de limiter le flux et la vitesse des véhicules.
Jacques Nadeau Le Devoir Dans les jours suivant le décès de Mariia Legenkovska, la Ville avait installé des bollards à l’intersection de Parthenais et de Rouen afin de limiter le flux et la vitesse des véhicules.

Plus d’un mois après le décès d’une fillette de sept ans à l’angle des rues Parthenais et de Rouen, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé vendredi l’implantation de sens uniques dans ce secteur, ce qui vise à décourager la circulation de transit. Ces mesures seront mises en place avant la rentrée scolaire de l’automne prochain.

Ainsi, la rue Parthenais deviendra un sens unique vers le nord entre les rues de Rouen et Sherbrooke, tandis que la rue Fullum, qui borde l’école Jean-Baptiste-Meilleur, que fréquentait la jeune Mariia Legenkovska, happée mortellement par un automobiliste le 13 décembre dernier, sera transformée en sens unique vers le nord entre les rues Ontario et Sherbrooke. Finalement, la rue de Rouen sera un sens unique vers l’est entre les rues Fullum et D’Iberville.

« Les sens uniques permettent vraiment de limiter des quartiers comme raccourcis », a expliqué la mairesse Plante lors d’un point de presse au parc des Royaux, situé à un coin de rue de l’intersection des rues Parthenais et de Rouen. « Il y a trop d’autos, elles sont trop grosses et elles roulent trop vite. »

Ces mesures, élaborées avec la direction de l’école Jean-Baptiste-Meilleur, seront implantées après la fin des classes et seront en vigueur à temps pour la rentrée scolaire de l’automne prochain. « Il faut savoir que ce n’est pas si évident que ça [d’implanter des sens uniques]. Ça nécessite du travail entre autres avec la Société de transport de Montréal pour revoir les lignes d’autobus. Il faut s’assurer que les services d’urgence peuvent circuler aussi », a précisé Sophie Mauzerolle, conseillère de ville dans Sainte-Marie et responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif de la Ville.

Le point de presse de la mairesse a cependant été interrompu pendant plusieurs minutes par un citoyen qui l’a accusée d’annoncer des mesures trop timides. « On est dans une urgence climatique, et vous parlez de sens uniques après le décès d’un enfant de sept ans », a-t-il lancé, réclamant l’interdiction pure et simple des voitures au centre-ville.

La mairesse a dit comprendre la colère exprimée par le citoyen. Elle a cependant rejeté l’option d’une interdiction de la circulation automobile au centre-ville. « C’est un cri du coeur. C’est un homme qui a été touché par la mort de Mariia. Mais pour moi, la solution n’est pas d’éliminer les voitures, mais bien d’empêcher, autant que possible, les voitures de prendre les quartiers résidentiels pour des raccourcis. Il faut limiter ça à la circulation locale et faire un meilleur partage de la voie publique », a-t-elle fait valoir.

Dans les jours suivant le décès de Mariia Legenkovska, la Ville avait installé des bollards à l’intersection de Parthenais et de Rouen afin de limiter le flux et la vitesse des véhicules. Des panneaux d’arrêt surdimensionnés ont aussi été installés sur la rue Parthenais, et la Ville a promis une présence policière accrue. La Ville entend faire des aménagements permanents pour sécuriser cette intersection, mais Sophie Mauzerolle n’a pas été en mesure de donner un échéancier pour ces travaux.

Chris McCray, du Collectif apaisement pour Sainte-Marie, s’est dit satisfait des mesures annoncées par la Ville. « On le dit depuis longtemps : le Centre-Sud est de plus en plus sous pression, notamment avec les travaux au pont-tunnel [Louis-Hippolyte-La Fontaine]. Ces changements étaient nécessaires. On veut vraiment garder le transit sur les artères pour protéger les élèves des nombreuses écoles et des garderies du quartier. C’est un bon début. »

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