Le prolongement de l’A-25 qui traversera une forêt refuge va de l’avant

Québec va de l’avant dans ce projet malgré ses conséquences sur des espèces menacées ou vulnérables. Photo d'illustration.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Québec va de l’avant dans ce projet malgré ses conséquences sur des espèces menacées ou vulnérables. Photo d'illustration.

Le prolongement de l’autoroute 25 jusqu’à Sainte-Julienne entraînerait des pertes « de biodiversité à l’échelle locale et régionale » en traversant de bout en bout une forêt qualifiée d’« exceptionnelle ». Québec souhaite tout de même aller de l’avant avec le projet.

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a publié mercredi l’avis de projet devant mener à la construction d’une « route nationale » de quatre voies entre Saint-Esprit et Sainte-Julienne, dans Lanaudière. Québec prévoit un tracé ponctué de carrefours à niveau, long de 9,2 kilomètres et large de 90 mètres.

Or, pour relier les deux villages, le gouvernement de François Legault désire faire passer la route à travers un espace forestier dit « exceptionnel » nommé Saint-Esprit de Montcalm, à la limite de Saint-Esprit et de Saint-Alexis. « Ce peuplement constitue une forêt rare, ainsi qu’une forêt refuge d’espèces menacées ou vulnérables qui sera traversée par l’emprise de la route nationale », soulève le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) dans une première note acheminée au MTQ.

Perte de biodiversité

 

Le boisé abrite sept espèces d’arbres dites « d’intérêt ». « Le déboisement de l’emprise à l’intérieur d’un écosystème forestier exceptionnel dans lequel se trouvent plusieurs espèces à statut constitue un enjeu de perte de biodiversité à l’échelle locale et régionale », écrit le MELCC.

Il est par ailleurs prévu dans l’avis de projet initial que l’autoroute empiète sur un deuxième boisé, plus au nord, lequel pourrait perdre « plus de 880 arbres à statut précaire de conservation ».

« Le Ministère collaborera avec le MELCC tout au long de la préparation et de la réalisation du projet afin de respecter les mesures environnementales exigées et de limiter les répercussions sur l’environnement », a assuré le MTQ mercredi.

Mais pour l’organisme Nature Québec, « le gouvernement lance encore un message pro-auto dans lequel il n’a aucune considération pour la perte importante de milieux naturels d’intérêt », a déploré le directeur exécutif de Nature Québec, Cyril Frazao, mercredi.

Le prolongement de l’A-25 bénéficiera de la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure, adoptée en 2020 à l’Assemblée nationale. Cette loi réduit notamment les délais imposés lors de l’évaluation environnementale.

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