Montréal veut un rôle décisionnel pour le REM de l’Est

Valérie Plante a réitéré son souhait, jeudi, de voir la Ville de Montréal être partie prenante des décisions dans le dossier du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est. La mairesse a affirmé que, lors de l’annonce sur le changement de tracé il y a deux semaines, la Ville n’en avait été avisée que la veille.
« C’est majeur. Un tracé sur Sherbrooke, avec les impacts pour la population, est changé et on le sait la veille », a déploré la mairesse jeudi, en marge d’une conférence de presse sur la relance de la rue Saint-Denis.
Le 25 janvier dernier, CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), avait annoncé que le tracé du REM de l’Est serait modifié sur une distance de plus de 4,5 kilomètres afin de faire circuler le train sur une emprise ferroviaire située près de l’avenue Souligny, dans le quartier Mercier-Est, plutôt que dans l’axe de la rue Sherbrooke.
« Pour moi, c’est une preuve tangible qu’on n’est pas à la table décisionnelle », a lancé la mairesse. « Je pense que si on veut que ça marche, il faut qu’on travaille main dans la main. » La mairesse a même affirmé que la Ville avait proposé, il y a un an, qu’un tracé à proximité de la rue Souligny soit envisagé, mais que cette suggestion était restée sans suite.
Valérie Plante réclame la création d’un bureau de projet conjoint au sein duquel la Ville aurait un rôle décisionnel sur le futur REM de l’Est qui traversera plusieurs quartiers de la ville. La mairesse souhaite-t-elle un droit de véto sur le projet ? « Moi je travaille en équipe alors je ne suis pas en mode véto », a-t-elle rétorqué.
La Ville participe aux travaux de plusieurs comités mis sur pied par CDPQ Infra, mais son rôle est consultatif, a-t-elle précisé. « Ceux qui ont le gros bout du bâton dans ce projet-là, c’est la CDPQ et le gouvernement du Québec », a-t-elle dit.
La mairesse a cependant insisté sur le fait que le REM de l’Est était un projet que la Ville souhaitait voir se réaliser. Les investissements de 500 millions de dollars que son administration compte y consacrer en sont la preuve, a-t-elle ajouté. Valérie Plante a d’ailleurs indiqué avoir discuté mercredi avec la ministre de la Métropole, Chantal Rouleau, et que celle-ci avait montré une ouverture à ce que le gouvernement contribue au financement des aménagements et de l’intégration urbaine du REM.
Un « beau projet ajusté »
En chambre jeudi, François Legault a essuyé les critiques des partis d’opposition. La chef libérale Dominique Anglade a reproché au premier ministre d’avoir voulu discréditer l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui, dans un avis transmis au gouvernement la semaine dernière, recommandait que d’autres options de transport soient envisagées. Elle l’a aussi accusé de s’en remettre à la mairesse pour décider de l’avenir du projet.
« J’ai dit à la mairesse de Montréal, et je lui ai répété il y a deux jours, que le gouvernement aussi est prêt à faire des efforts — je ne parle pas de la Caisse, je parle du gouvernement — pour avoir ce beau projet pour développer l’Est de Montréal », a répondu François Legault.
Le premier ministre a souligné que la mairesse Plante jugeait que les dirigeants de la Caisse étaient « un peu durs dans les négociations ». « La Caisse va réaliser le projet, mais, pour dessiner le projet, on a accepté, effectivement, que la mairesse, la représentante de la Ville de Montréal, soit dans un comité pour redessiner le projet », a-t-il avancé, en promettant qu’il y aurait éventuellement une « belle annonce d’un beau projet ajusté ».