Des outils pour repenser la ville de demain à l'UQAM

Caroline Rodgers
Collaboration spéciale
«Nous sommes aux prises avec des problèmes nouveaux et les villes doivent s’adapter pour faire face à des défis tels que les effets de la pandémie», fait valoir le professeur Claude Codjia.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir «Nous sommes aux prises avec des problèmes nouveaux et les villes doivent s’adapter pour faire face à des défis tels que les effets de la pandémie», fait valoir le professeur Claude Codjia.

Ce texte fait partie du cahier spécial Recherche

Le nouveau Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM regroupe des chercheurs de multiples disciplines pour répondre aux défis des villes du XXIe siècle.

Le 1er novembre dernier, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) annonçait la création d’un nouveau Pôle sur la ville résiliente, qui regroupe une quarantaine de chercheurs et qui intègre trois nouvelles chaires de recherche dans le domaine de l’environnement et de la vie urbaine.

Ces chaires de recherche, qui sont en partenariat avec la Ville de Montréal et l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, visent notamment à mieux outiller les décideurs grâce à leurs travaux. Il s’agit de la Chaire de recherche sur la transition écologique, la Chaire internationale sur les usages et pratiques de la ville intelligente et la Chaire de recherche sur la forêt urbaine. D’autres chaires et d’autres partenaires pourraient s’ajouter.

« Nous avons, à l’UQAM, de nombreux chercheurs qui travaillent sur la ville. Mais ils n’ont pas nécessairement développé le sens de la collectivité qui leur permettrait de converger vers de meilleurs résultats que s’ils restent chacun de leur côté, explique Claude Codjia, directeur de l’Institut des sciences de l’environnement et professeur à l’UQAM. L’idée, c’est de créer une convergence en matière de recherche, pour pouvoir aider tous les acteurs du milieu urbain. Comme chercheurs, on a besoin de décloisonner, de voir ce que nos collègues font. Avec ce pôle, notre plus grand objectif est de donner l’information adéquate aux décideurs pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions en ce qui concerne la ville, et de protéger l’environnement de celle-ci. »

On parle ici, non seulement de Montréal, mais également de toute agglomération urbaine au Québec qui aurait besoin de données en matière d’environnement, d’urbanisme ou de toute autre discipline pertinente.

Comme participants à ce pôle interdisciplinaire et multidisciplinaire, les chercheurs provenant des sciences pures aussi bien que des sciences sociales aborderont des questions touchant une multitude d’enjeux présents dans une ville au XXIe siècle : la qualité des milieux de vie, la mobilité, les forêts urbaines, les îlots de chaleur, la rétention de la population, l’accès aux logements et aux services essentiels, les transformations socio-économiques et ethnoculturelles, la gestion de la croissance urbaine, le télétravail et ses effets sur la structure urbaine, la persistance des changements liés à la pandémie et leurs impacts sur les villes et les citoyens, entre autres.

La ville est tellement complexe que l’on ne peut pas confier un enjeu urbain à un seul spécialiste

 

Parmi les projets déjà en cours, la Chaire de recherche sur la forêt urbaine se propose d’approfondir les connaissances sur les arbres de la métropole afin d’accroître leur santé et leur longévité. On a donc mis sur pied un registre des abattages dans le but de mieux comprendre ce qui motive ces retraits. On a également installé des équipements sur plusieurs arbres de Montréal pour mesurer le flux de sève afin de comprendre comment ces arbres prennent leur eau en milieu urbain.

Ville résiliente, ville intelligente

 

Mais qu’est-ce qu’une ville résiliente, et une ville intelligente ?

« Une ville résiliente, c’est une ville dotée d’une capacité d’adaptation aux événements et aux contraintes naturelles, répond Claude Codjia. Nous sommes aux prises avec des problèmes nouveaux et les villes doivent s’adapter pour faire face à des défis tels que les effets de la pandémie, par exemple. En 2021, ces enjeux sont nombreux et énormes. C’est pourquoi nous avons besoin d’un pôle transdisciplinaire. Ces problèmes sont interconnectés et concernent plusieurs expertises. La ville est tellement complexe que l’on ne peut pas confier un enjeu urbain à un seul spécialiste. »

Par exemple, la qualité de l’air dans un quartier affecte la santé publique, de même que les îlots de chaleur. Ces questions complexes nécessitent la collaboration entre les disciplines. Ainsi, les géographes et les autres spécialistes capables d’identifier avec plus de précision les secteurs problématiques sont en mesure de fournir ces informations aux experts de la santé publique afin que ceux-ci ciblent mieux leurs interventions.

« Et une ville intelligente, c’est une cité dans laquelle la coordination des ressources disponibles, des infrastructures, des besoins des citoyens et la recherche d’équilibre se fait de manière à minimiser les gaspillages et les pertes, à protéger l’existant tout en favorisant la régénérescence, ajoute le professeur. Elle suppose la mise à la disposition des décideurs et des acteurs de la ville des informations justes et mises à jour, car de la qualité de l’information dont disposent ces derniers, dépendent la qualité et la justesse de leur décision. La notion d’intelligence, ici, va au-delà de celle que l’on utilise en référence aux téléphones et à la technologie. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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