Québec presse l’ARTM et les sociétés de transport de travailler de concert

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et les sociétés de transport devront « mettre l’épaule à la roue » pour régler leurs différends et travailler ensemble à l’implantation de nouveaux projets de transport en commun, croit la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau.
La ministre a plaidé lundi pour une meilleure communication entre les partenaires. « On doit tous aller dans la même direction. On est en train de mettre en place la première phase de ce qui va transformer la région métropolitaine », a-t-elle dit.
« On veut augmenter le service du transport collectif. Il y aura de nouveaux investissements et de nouveaux projets qui seront mis en place. Tous doivent contribuer. La communication, la coordination, la concertation sont absolument essentielles. Et si ça déraille, on remet les choses sur les rails dans la bonne direction. »
La Presse faisait état, lundi matin, de critiques de la part des sociétés de transports du Grand Montréal qui reprochent notamment à l’ARTM d’avoir instauré une lourde bureaucratie. Il y a deux semaines les dirigeants de la Société de transport de Montréal (STM), de la Société de transport de Laval (STL) et du Réseau de transport de Longueuil (RTL) n’avaient pas assisté au dévoilement des résultats de l’Enquête origine-destination 2018 faute d’avoir été invités.
Créée en 2017, l’ARTM doit mener à bien plusieurs projets, dont la refonte des tarifs et le plan stratégique de développement des services de transports collectifs. Mais ceux-ci tardent à se concrétiser.
Le Train de Deux-Montagnes
Chantal Rouleau a formulé ces commentaires à l’issue du discours prononcé par le ministre québécois des Transports, François Bonnardel, lors du déjeuner-bénéfice annuel de Trajectoire Québec. Celui-ci en a profité pour annoncer une bonification du programme d’aide au transport collectif régional.
Le ministre Bonnardel a par ailleurs affirmé être sensible aux bouleversements qu’implique le chantier du Réseau express métropolitain (REM). À compter du 30 mars prochain, la fermeture du tunnel du mont Royal entraînera d’importantes perturbations pour les usagers du train de Deux-Montagnes qui verront leur temps de trajet s’allonger.
Arrivé en poste en octobre 2018, le ministre soutient s’être retrouvé devant « une page blanche » quant aux mesures d’atténuation pour aider les usagers de cette ligne très achalandée.
« La finalité va être incroyable pour les gens de Deux-Montagnes avec l’arrivée du REM. Mais d’ici là, on sait que ça va être difficile pour tout le monde. On fait tout ce qui est en notre possible avec les différents joueurs pour être capables de donner un transport qui va être adéquat pour les usagers. On ne veut surtout pas les ramener à l’automobile », a expliqué le ministre.
Québec a mis en place des mesures transitoires pour les 15 000 usagers du train de Deux-Montagnes au coût de 192 millions. Chantal Rouleau affirme que le temps de trajet des usagers qui utiliseront les navettes vers la station de métro Côte-Vertu sera augmenté de 35 minutes environ.
Pour Francis Millaire, du Comité des usagers de la ligne Deux-Montagnes, il s’agit d’une évaluation erronée. Les mesures offertes sont insuffisantes, martèle-t-il : « Imposer des temps de trajet de quatre heures par jour [pour les usagers au nord de la ligne], c’est inacceptable. Pour nous, c’est un non-sens. »
Une pétition demandant des mesures plus adéquates sera présentée mardi à l’Assemblée nationale.
La fermeture du tunnel du mont Royal devait initialement avoir lieu le 6 janvier. La Caisse de dépôt et placement du Québec, maître d’oeuvre du chantier du REM, a toutefois annoncé avant les Fêtes que cette fermeture était reportée au 30 mars.