Le lieu du drame avait déjà été sécurisé, dit la Ville

Un accident est survenu sur l’avenue du Parc mardi.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Un accident est survenu sur l’avenue du Parc mardi.

La Ville de Montréal était déjà intervenue de multiples façons afin d’accroître la sécurité routière à l’endroit où ont été happées par un camion deux piétonnes, dont une mortellement, mardi, affirme l’administration Coderre.

Sur la défensive après que l’opposition officielle eut demandé des mesures correctives et l’installation de radars photo dans le secteur, à la suite du drame, le responsable du dossier du transport au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Aref Salem, a soutenu que l’angle des avenues du Parc et Bernard avait déjà fait l’objet de certaines mesures avant l’incident tragique.

« Nous avons fait une mise aux normes des lumières. Nous avons ajouté deux saillies sur le côté est pour diminuer le temps de traverse des piétons. Nous avons ajouté des feux piétons sur toutes les traverses avec un décompte numérique sur cette intersection. Nous avons mis une flèche pour permettre d’avancer de façon sécuritaire. Nous avons ajouté une séquence de feux tout rouges pour dégager l’intersection avant que les véhicules démarrent », a-t-il énuméré, dénonçant du même souffle les « allégations de l’opposition officielle, de leur récupération politique ».

Il a préféré attendre les conclusions des enquêtes de la police et du coroner avant de commenter davantage l’affaire, assurant que la Ville étudierait la possibilité de mettre en oeuvre d’autres mesures, si cela est nécessaire. Tous les usagers de la route doivent toutefois faire preuve de davantage de prudence, selon lui. « La rue n’appartient pas juste à une catégorie de personnes, elle appartient à tout le monde. Il faut la partager, surtout avec les plus vulnérables. »

Le problème des grandes artères

 

Une femme de 66 ans a perdu la vie mardi après-midi alors qu’elle tentait de traverser la rue à cette intersection bondée du Mile-End. Une autre, âgée de 63 ans, lutte quant à elle toujours pour sa vie.

À la Direction de santé publique (DSP) de Montréal, le docteur Stéphane Perron explique qu’il est aujourd’hui plus difficile d’obtenir des statistiques sur des intersections ou des artères en particulier. Ces données « ne sont plus la priorité », car les dangers pour les piétons ont davantage à voir avec des types de secteurs qu’avec des endroits précis (appelés black spots en anglais).

Les caractéristiques de ces secteurs ? « Un gros volume de circulation, beaucoup de piétons, des automobiles qui roulent vite et des aménagements non sécuritaires pour les piétons », résume le médecin.

Pour rendre des secteurs plus sûrs, il faut donc agir à plusieurs niveaux : réduire la vitesse des automobilistes, abaisser le volume de circulation et diminuer le temps d’exposition des piétons aux voitures. « Plus la chaussée est large, plus les piétons peuvent se faire frapper. Et quand les chaussées sont larges, les autos ont tendance à aller plus vite », explique le Dr Perron.

Sans surprise, les caractéristiques des grandes artères en font des secteurs propices aux accidents. La DSP de Montréal a donc déjà demandé à la Ville de mettre l’accent sur ces larges routes, encore plus particulièrement dans les secteurs où il y a davantage de piétons, par exemple dans certains quartiers défavorisés.

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