«Vivre sur une île», d’hier à demain

On aime répéter que les Montréalais sont des insulaires qui s’ignorent. Et qui tentent depuis des années de se réapproprier l’accès à l’eau entourant les 325 îles (!) que compte l’archipel métropolitain. La conférence « Vivre sur une île », présentée ce mercredi au Musée McCord, racontera l’histoire de ce rapport à l’eau, d’un point de vue à la fois urbanistique et patrimonial. Trois autres suivront dans le cadre de la nouvelle série de conférences Échanges urbains, copilotée par Héritage Montréal et le musée.

« La première tentative - et réussite - de réappropriation de l’espace bleu, c’est l’Expo », rapporte au Devoir l’urbaniste passionné Jean Décarie, l’un des deux conférenciers, avec la productrice de documentaires Katarina Soukup. « Ç’a ouvert Montréal sur le monde, mais aussi sur le fleuve. »


Il raconte comment l’accès à l’eau a jusque-là été associé à ses « fonctions économiques, qui ont bloqué le développement des fonctions sociales de l’eau - récréatives, résidentielles ». Une fois ce potentiel économique épuisé, dans l’entre-deux-guerres, plutôt que de miser sur des parcs linéaires, on a construit des autoroutes, Bonaventure, 132…


« Les villes doivent réfléchir aux façons dont elles accommodent la vie des citoyens, en matière de qualité de l’environnement, mais aussi d’une certaine convivialité entre la ville et son territoire, pas juste en termes fonctionnels », ajoute Dinu Bumbaru, le directeur des politiques chez Héritage Montréal, qui coanimera le cycle de conférences avec Sarah Watson, chef de l’action culturelle du McCord. Une approche à la fois géographique et culturelle que Jean Décarie a passé sa vie à étayer et à défendre, notamment dans son vaste projet Archipel, et à laquelle s’attellent plusieurs grandes villes du monde.


Échanges urbains se poursuivra le 23 janvier avec « Montréal, ville moderne », conférence sur la contribution d’Expo 67 à l’image de métropole internationale que s’est taillée Montréal. En mars, « Reconvertir pour enrichir » se penchera sur les impacts de la revitalisation des quartiers et des immeubles industriels. Enfin, « Nature urbanisée » tentera en juin de définir la nature et le paysage dans une métropole de plus en plus urbanisée et densifiée.

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