Un hiver très sombre… météorologiquement

Montréal a traversé cette année le troisième hiver le plus sombre depuis 1950.
Valérian Mazataud Archives Le Devoir Montréal a traversé cette année le troisième hiver le plus sombre depuis 1950.

Vous trouvez cet hiver gris et maussade ? Ce n’est pas qu’une intuition. Montréal a traversé cette année le troisième hiver le plus sombre depuis 1950. En janvier, le sud du Québec a perdu une semaine de soleil comparativement à d’habitude.

Les trois mois d’hiver, soit décembre, janvier et février, comptent en moyenne environ 21 jours de soleil par mois. Cette année, ces mois ont cumulé respectivement 20, 15 et 19 jours d’ensoleillement, selon les données météorologiques de l’UQAM et les calculs du Devoir.

Cette anomalie a été repérée par des météorologistes américains. Leurs analyses vont plus loin encore ; ils estiment que Montréal a traversé cette année le troisième hiver le plus sombre depuis 1950. L’ensemble du sud du Québec a vécu un hiver qui entre dans le top 10 des plus gris en 73 ans.

Le sud de l’Ontario a carrément traversé l’hiver le plus sombre en 73 ans, selon ces données obtenues grâce à de l’imagerie satellite.

Le soleil se lève sur une nouvelle technologie

Les experts s’entendent sur la conclusion, mais les données divergent. Plusieurs méthodes permettent de calculer la présence — ou non — de soleil.

Historiquement, les météorologistes utilisaient un héliographe. Cet instrument, constitué d’une boule de cristal, brûle un papier en dessous et indique, si oui ou non, le soleil brille sans nuages. Cette méthode a été abandonnée par les météorologistes d’Environnement Canada il y a plusieurs années.

Photo: Wikipédia Un héliographe est un instrument météorologique qui permet de mesurer les heures d’ensoleillement.

Ces curieux globes solaires ont été remplacés au profit de plaques plus sensibles qui mesurent l’intensité du soleil. Plutôt que de mesurer de manière binaire la présence ou l’absence de soleil, il est aujourd’hui possible de calculer le « rayonnement solaire » général.

C’est sur cette base que les experts de l’UQAM se fondent pour affirmer que cet hiver a été très sombre. « J’essaie d’obtenir des informations sur la couverture nuageuse, et j’ai bien de la misère à en trouver. Même avec les modèles, ce n’est pas évident d’aller chercher ces informations », relève Julie Mireille Thériault, professeure au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM.

L’hiver a été tout particulièrement gris à cause de la succession de tempêtes qui ont balayé le sud du Québec. De la neige est tombée en permanence dans la vallée du Saint-Laurent durant tout le mois de janvier, à l’exception de deux petites journées. Une seule et courte vague de froid a touché le sud du Québec cet hiver, jusqu’à présent, laissant peu de chance au soleil.

Dans l’ensemble, « doux et neigeux » résume bien la saison froide qui se termine tranquillement, selon Environnement Canada.

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