Concours photo: la force d’une image

Équipe des publications spéciales Collaboration spéciale
Image satellitaire traitée pour mettre en évidence les diverses formations rocheuses
Photo: Éloïse Brassard Image satellitaire traitée pour mettre en évidence les diverses formations rocheuses

Ce texte fait partie du cahier spécial Les prix de l'Acfas

Depuis 2010, le concours La preuve par l’image récompense des photos captivantes issues de la recherche, et ce, dans tous les domaines de la science. En plus de l’image qui fait notre une, et qui a remporté l’un des Prix du jury, nous publions ici les trois autres images ayant retenu l’attention du jury en 2022.

Mars tire son chapeau à l’Arctique

Éloïse Brassard (Université de Sherbrooke). Prix du public Découverte et prix du jury.

Ces glaciers entourés de formations rocheuses en fausses couleurs se situent sur l’île Axel Heiberg au Nunavut. Notez les zones jaune orangé, ce sont des « chapeaux de fer ». Ces dépôts de surface, riches en fer oxydé, témoignent d’un milieu acide, propice à l’établissement de certaines formes de vie. On y rencontre aussi un minéral dont la structure cristalline peut conserver des traces de vie : la jarosite, un biomarqueur retrouvé sur la planète Mars ! À partir d’analyses au sol, la chercheuse explore une méthode pour repérer ces chapeaux sur des images satellites de l’Arctique canadien ; un savoir qui sera appliqué aux images satellites de la planète rouge.

Versant vert dans les tourbières

Charles Picard-Krashevski (Université de Montréal). Prix Humain-Nature.

Cette tourbière nichée dans le parc national du Mont-Tremblant fait l’objet d’un inventaire floristique afin d’évaluer les impacts des changements climatiques. Pour ce faire, des botanistes identifient toutes les espèces végétales et arbustives à différentes échelles spatiales dans une placette de 400 m, une tâche fastidieuse nécessitant environ trois heures de travail. Cependant, en partant d’images captées par un drone, et grâce à l’analyse par l’intelligence artificielle, 20 minutes suffiraient pour un quadrat de 1 m (les trois carrés sur l’image). L’identification serait donc automatisée après l’entraînement du modèle à reconnaître toutes les plantes. Le ou la botaniste encadrerait alors son collègue « machine » en validant ses résultats.

Photo: Charles Picard-Krashevski

Image prise à partir d’un drone Mavic Mini du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec et réalisée dans le cadre du Réseau de suivi de la biodiversité du Québec, un projet gouvernemental financé par le Plan pour une économie verte 2030.

Cette charge qui ne dit mot 

Karine Bilodeau (Université Laval). Prix du public.

« Mon travail commence, il n’arrête jamais. » Ce sont les mots qu’a eus cette enseignante travaillant à ses corrections un samedi matin alors que ses enfants jouaient autour d’elle, fragmentant son attention. Cette image s’inscrit dans une thèse s’intéressant au rapport au travail des enseignantes du préscolaire et du primaire. On observe ici la normalisation du déversement d’une part importante des tâches dans les autres sphères de vie, bien avant l’arrivée du télétravail amené par la pandémie. Ce travail invisibilisé se camoufle parmi les obligations du quotidien, rendant perméable la frontière entre la vie personnelle et professionnelle.

Photo: Karine Bilodeau Photo numérique prise en mars 2019 par la chercheuse, en collaboration avec une des participantes

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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