La technologie infrarouge de la NASA au service de Neptune

Grâce à son télescope James Webb, la NASA a capturé mercredi l’image la plus claire de la planète la plus lointaine du système solaire.
Space Telescope Science Institut/ESA via Agence France-Presse Grâce à son télescope James Webb, la NASA a capturé mercredi l’image la plus claire de la planète la plus lointaine du système solaire.

La photo infrarouge de Neptune prise par le télescope spatial James Webb a secoué les férus d’astronomie mercredi après avoir été révélée par la NASA. Ce procédé infrarouge est pour le moins révolutionnaire et soulève des questions sur comment les astrophysiciens pourraient découvrir ou photographier les parties de notre galaxie encore inconnue.

Cette technologie qui dépasse celle du télescope spatial Hubble qui avait déjà été une révolution pour la NASA au moment de sa mise en marche en 1990. Selon le directeur du Planétarium de Montréal et astrophysicien, Olivier Hernandez, le télescope James Webb est innovant par son mécanisme. « Le télescope James Webb a plusieurs instruments et plusieurs d’entre eux peuvent aller vers le très très lointain. Ce qui nous permet en fait d’étudier beaucoup mieux les planètes, les comètes, les astéroïdes et aussi la poussière autour de ces disques protoplanétaires », explique M. Hernandez lors d’une entrevue accordée au Devoir.

Grâce à James Webb et son instrument NIRCam, la NASA a capturé mercredi l’image la plus claire de la planète la plus lointaine du système solaire, Neptune. Les télescopes et astronomes les plus aguerris n’avaient pas tiré un portrait aussi net de la planète gelée depuis 1989, soit le bref et unique passage d’une sonde, Voyager 2, au voisinage de Neptune.

La particularité du télescope spatial James Webb vient aussi du fait qu’il « est vraiment positionné en dehors de l’atmosphère terrestre et en ce sens, il obtient des images beaucoup plus précises parce qu’on n’a pas besoin de corriger les mouvements de l’atmosphère qui sont dus en fait aux variations des températures », ajoute Olivier Hernandez.

En étant positionné dans l’atmosphère terrestre, le télescope serait brouillé par de la pollution lumineuse. Il ne sera pas capable de passer à travers la matière entourant l’atmosphère spatiale comme l’eau et certains autres éléments. Hubble capte seulement les spectres UV et visible à l’oeil nu alors que la technologie infrarouge de James Webb va du proche au lointain en transcendant les éléments non-visibles à l’oeil nu.

L’avenir de la photographie spatiale

En plus des anneaux de gaz de Neptune jamais observé auparavant, les spectateurs peuvent admirer les sept lunes (Galatea, Naiad, Thalassa, Despina, Proteus, Larissa et Triton) des quatorze qui entourent la planète glacée. D’ailleurs Triton, qui ressemble par son éclat à une petite étoile. Plus importante que la planète naine Pluton, elle paraît aussi plus brillante que Neptune à cause de la réflexion de la lumière solaire sur sa surface de glace. L’image montre aussi « une lumière étrange » à l’un des pôles de Neptune, a dit la NASA dans un communiqué.

Pour ce qui est de l’avenir de la photographie spatiale, « la beauté de la chose, c’est que probablement qu’on ne connaît même pas encore le projet qui va venir révolutionner l’astronomie », confie M. Hernandez.

« On est persuadé que d’ici 10 ans on va avoir découvert des nouveaux plans de l’astronomie ou en tout cas des nouvelles façons de voir notre univers qui sont très différentes probablement de ce qu’on connaît maintenant », admet l’astrophysicien.

Avec Agence France-Presse

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