Les plus grands honneurs pour des travaux en mathématiques menés à Montréal

Un professeur britannique ayant mené des recherches postdoctorales à l’Université de Montréal a remporté mardi le plus prestigieux prix en mathématiques, la médaille Fields. Les collègues montréalais du lauréat, James Maynard, ne tarissent pas d’éloges envers ce chercheur de 35 ans, considéré comme un des plus prometteurs de sa génération.
« C’est certain que la qualité de son travail faisait de lui un candidat très fort », estime le professeur de mathématiques Andrew Granville. Deux projets menés en étroite collaboration avec des chercheurs de l’UdeM lui ont valu cette distinction, surnommée le Nobel des mathématiques.
Entre les années 2013 et 2014, alors sous la direction de M. Granville, le postdoctorant a démontré deux théorèmes majeurs concernant les écarts, petits ou grands, entre les nombres premiers consécutifs. « C’était absolument magnifique ! Peut-être l’idée la plus intéressante que j’ai vue de ma carrière », estime M. Granville, en parlant des techniques développées par son émule.
« C’est devenu rapidement une étoile montante », affirme de son côté le professeur au Département de mathématiques et de statistique de l’UdeM Dimitris Koukoulopoulos. Il reste un proche collaborateur et ami de M. Maynard. L’essor du jeune théoricien des nombres s’est poursuivi en 2019, année où les deux chercheurs ont élucidé une conjecture vieille de près de 80 ans.
« Je suis content que notre travail conjoint lui ait permis de remporter la médaille Fields », mentionne M. Koukoulopoulos. Selon lui, c’est d’abord la propension de M. Maynard à s’attaquer aux problèmes les plus ardus qui le différencie des autres mathématiciens de sa génération. « Il n’a pas peur, même si les plus grands mathématiciens ont déjà travaillé [sur ces problèmes]. Il propose toujours de nouvelles idées », explique-t-il.
« Il exerce une influence très positive dans le domaine. », ajoute M. Koukoulopoulos, insistant sur le caractère attachant et sympathique du médaillé. « Je pense qu’il est une inspiration pour les jeunes chercheurs », estime-t-il.
La médaille Fields récompense les contributions exceptionnelles de quatre mathématiciens âgés de moins de 40 ans. Le prix remis aux quatre ans est assorti de bourses de 15 000 dollars canadiens. L’Ukrainienne Maryna Viazovska, une des récipiendaires du cru 2022, est la seconde femme a recevoir cette distinction créée en 1936. Le Français Hugo Duminil-Copin et l’Américain June Huh complètent le podium de cette année.
Une version précédente de ce texte, qui indiquait que Dimitris Koukoulopoulos est professeur au Centre de recherches mathématiques de l’UdeM, a été modifiée.