La santé et la sécurité au travail sont entre de bonnes mains
Coordinatrices aux publications spéciales

Ce texte fait partie du cahier spécial Les prix de l'Acfas
L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) remet chaque année deux prix à des chercheurs de la relève.
Mesurer et prévenir les effets du bruit élevé chez les travailleurs
Alexis Pinsonnault-Skvarenina, prix Acfas IRSST – Doctorat
Près de 400 000 travailleurs québécois s’exposent chaque jour à des bruits qui présentent des risques d’atteinte à l’audition. Mondialement, ce sont 16 % des problèmes de surdité qui sont engendrés par le bruit en milieu de travail. Le projet doctoral d’Alexis Pinsonnault-Skvarenina vise à détecter la destruction des synapses des cellules sensorielles de l’oreille interne et des fibres du nerf auditif, mais aussi à prévenir cette dégradation appelée synaptopathie, ou « perte auditive cachée ». Actuellement, les outils cliniques ne dépistent que les troubles de la santé auditive chez l’individu lorsqu’il est trop tard. Le lauréat cherche à mettre en place des pratiques sécuritaires afin de réduire les méfaits du bruit, à offrir au milieu de la santé au travail des outils de dépistage précoce, à repenser éventuellement les limites réglementaires en matière de bruit ainsi qu’à améliorer les conditions des travailleurs et la prise en charge de ceux affectés par cette pathologie.
Son expertise, son engagement et son leadership pour la défense et la promotion des services de santé auditive lui ont permis d’être une référence pour l’Association québécoise des orthophonistes et des audiologistes ainsi que pour l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec. Son parcours l’a notamment mené à travailler sur l’impact du bruit de construction de l’échangeur Turcot et sur les effets des mesures sanitaires sur la communication des personnes malentendantes pendant la pandémie, deux projets d’envergure pour lesquels il est le coordonnateur de recherche.
Lauréat du prix d’excellence de l’association professionnelle Orthophonie et audiologie Canada en 2016 et de nombreuses bourses dans le cadre de son parcours universitaire, Alexis Pinsonnault-Skvarenina, candidat au doctorat en sciences de l’orthophonie et de l’audiologie à l’Université de Montréal, est considéré comme le chercheur le plus prometteur dans le domaine. Jean-Pierre Gagné, professeur émérite de l’École d’orthophonie et d’audiologie de la Faculté de médecine de la même université, croit même que, « dans un avenir rapproché, Alexis Pinsonnault-Skvarenina se fera connaître comme un chercheur de haut niveau sur le plan international ».
Diminuer la chaleur corporelle des pompiers lors des incendies
Marie-Anne Landry-Duval, prix Acfas IRSST – Maîtrise
Lors des incendies, les pompiers font des efforts physiques considérables à des chaleurs extrêmes. Pour se protéger, ils portent un vêtement individuel de protection (VIP) typique de leur profession. Mais si ce vêtement les préserve de la chaleur, il augmente aussi paradoxalement leur température interne. L’addition de ces contraintes externes auxquelles ils sont exposés, tels la chaleur des flammes et le poids de l’équipement, peut mener au stress thermique. Or, ces contraintes thermiques et physiologiques sont associées à un risque accru d’accidents cardiovasculaires, la cause la plus fréquente de décès chez les pompiers.
Les recherches de Marie-Anne Landry-Duval, candidate à la maîtrise en sciences de l’activité physique, profil ergonomie, à l’Université du Québec à Montréal et lauréate du prix Acfas IRSST – Santé et sécurité du travail dans la catégorie « Maîtrise », visent à trouver des solutions novatrices pour prévenir ces conséquences associées au stress thermique chez les pompiers.
« Parmi les trois couches qui composent les VIP, la membrane barrière est la couche intermédiaire dont l’un des rôles est de permettre l’évaporation de la sueur pour favoriser un refroidissement efficace du corps », peut-on lire dans son dossier de candidature. L’utilisation de nouvelles technologies, développées pour réduire les contraintes thermophysiologiques, pourrait diminuer la chaleur à l’intérieur du VIP.
Marie-Anne Landry-Duval travaille par ailleurs, pour le secteur de la construction, sur l’amélioration du confort des harnais de sécurité et sur les effets associés au port du masque filtrant lors de contraintes hivernales. Elle s’intéresse aussi aux dispositifs portés aux poignets par les sportifs et a mené de bout en bout la recherche sur la performance entre les omnivores et les végétaliennes dont les résultats ont connu une belle couverture médiatique au printemps 2020.
Marie-Anne Landry-Duval est décrite par ses pairs comme une jeune chercheuse faisant preuve « d’originalité, d’initiative, de leadership, d’autonomie, ainsi que d’un esprit analytique et critique particulièrement développé ». Ceux qui la côtoient au quotidien ne doutent pas de son potentiel exceptionnel à relever les défis qui s’offriront à elle.
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.