Pourquoi les vaccins contre la COVID-19 n’ont-ils pas remporté un prix Nobel cette année?

Ça semblait écrit dans le ciel et pourtant, ce n’est pas arrivé. Les comités Nobel n’ont pas décerné de prix à la recherche sur les vaccins contre la COVID-19 qui ont été administrés à des milliards de personnes et ont sauvé d’innombrables vies.
Certains scientifiques ont exprimé leur surprise et leur déception face à cette omission, en particulier les vaccins développés à l’aide de la technologie de l’ARN messager, a relevé le magazine Nature.
C’est le cas notamment d’Alexey Merz, un biologiste cellulaire à l’Université de Washington à Seattle. « Les responsables des prix Nobel auraient pu faire quelque chose avec le prix de cette année pour aider DIRECTEMENT les efforts de santé mondiale pendant [la pire pandémie en 100 ans]. Et ils ont choisi de ne pas le faire. C’est une déréliction totale. C’est une décision indéfendable qui coûtera des vies », a-t-il gazouillé le 5 octobre, après que le prix Nobel de médecine a été remis à des travaux dans le domaine de la somatosensation.
Toutefois, selon Nature, les chercheurs à l’origine des vaccins contre la COVID-19 ― et les avancées sous-jacentes ― ne devraient pas tarder à « recevoir un appel de Stockholm ».
« Le développement de vaccins à ARNm est une merveilleuse réussite qui a eu d’énormes conséquences positives pour l’humanité. Et nous sommes tous très reconnaissants envers les scientifiques », a déclaré Göran Hansson, secrétaire général de l’Académie royale suédoise des sciences à Stockholm, cité par la revue scientifique. « C’est le genre de découverte qui va recevoir des nominations. Mais il faut prendre le temps. »
Les nominations pour les prix devaient être soumises avant le 1er février 2021, soit deux mois après que les premiers vaccins ARN messager, et d’autres, eurent fait leurs preuves en essais cliniques. C’était toutefois avant qu’ils aient eu un effet clair sur la pandémie.
Si les vaccins reçoivent un prix Nobel, le comité devra prendre des décisions difficiles sur qui reconnaître et pour quoi, disent les scientifiques consultés par Nature. Le comité pourrait regarder au-delà des équipes universitaires et des entreprises qui ont développé les vaccins que l’on connaît aujourd’hui, et se concentrer plutôt sur des travaux plus fondamentaux, à l’origine de la technologie ARN messager par exemple. Et même dans ce cas, il ne serait pas nécessairement clair qui devraient être les lauréats.