Le chien, un allié dans la lutte contre la COVID-19?

Souvent qualifié de meilleur ami de l’humain, le chien pourrait-il aussi devenir un allié dans la lutte contre la propagation de la COVID-19 ? La chose semble possible, selon ce qui se dégage d’une analyse publiée la semaine dernière dans Nature, qui appelle toutefois à une grande prudence sur les résultats obtenus jusqu’ici.
Les études scientifiques menées jusqu’à présent et celles qui sont toujours en cours indiquent que des chiens entraînés pourraient être en mesure de détecter si une personne est infectée par le nouveau coronavirus. Ces résultats préliminaires encourageants ont été obtenus dans le cadre de projets scientifiques menés dans différentes régions du monde et qui pointent tous dans la même direction : des chiens ont pu détecter la présence de la COVID-19 avec une précision remarquable.
À titre d’exemple, dans le cadre d’une étude dont les résultats ont été publiés dans BMC Infectious Diseases, huit chiens ont été entraînés pendant une semaine à détecter, grâce à leur odorat particulièrement puissant, la présence du virus. Par la suite, lors d’essais, ils ont été en mesure de détecter la présence de la COVID-19 parmi différents échantillons (un total de 1012) avec un taux de succès de 94 %.
Détection à l’aéroport
Dans le cadre d’un projet de recherche universitaire franco-libanais, des chiens ayant passé en revue 1680 voyageurs dans un aéroport auraient trouvé 158 cas de personnes contaminées, soit un taux de détection de 92 %. Les résultats de cette étude n’ont toutefois pas encore été révisés et publiés.
Dans un autre cas, des chiens utilisés pour renifler les voyageurs de passage à l’aéroport d’Helsinki, en Finlande, ont eu des résultats semblables à ceux obtenus avec les fameux tests PCR utilisés couramment. Une centaine de voyageurs par jour font la queue pour effectuer ce test gratuit, qui consiste à passer une lingette spéciale sur la peau, pour la placer ensuite devant le museau du chien. Si l’échantillon est négatif, l’animal ne s’attardera pas dessus.
Les chercheurs de l’Université d’Helsinki, à l’origine de l’expérience, espèrent publier leurs conclusions d’ici la fin de l’année. Ils souhaitent aussi convaincre le gouvernement de financer la méthode et de la déployer dans les lieux touristiques et autres rassemblements publics.
Mais attention, prévient Nature en passant en revue différentes études menées au cours des derniers mois : les analyses ne sont pas encore suffisamment avancées, ni le nombre de tests réalisés assez élevé, pour conclure que la méthode est pleinement efficace pour lutter contre la propagation toujours en forte croissance du virus mortel.
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