Comment devait fonctionner l’application de recherche de contacts COVI proposée par Mila?

Le Devoir rapportait mercredi que, selon plusieurs sources, le gouvernement fédéral ne va pas donner son appui à l’application COVI proposée par l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila), préférant une autre solution. La Presse a de son côté rapporté que, selon la présidente et cheffe de la direction du centre de recherche, Valérie Pisano, Mila n’ira «pas de l’avant» avec son projet puisque toute application pour téléphone intelligent distribuée sur les plateformes d’Apple et de Google en lien avec la COVID-19 doivent d’abord obtenir l’aval du gouvernement.
Le projet COVI a soulevé la controverse, car il demande pour fonctionner plus de données que d’autres applications et que, comme Le Devoir le révélait la semaine dernière, Mila prévoyait de les confier à une structure opaque, un organisme à but non lucratif. L’Institut ayant des liens étroits avec des entreprises privées comme Facebook et Google, plusieurs voix se sont élevées contre le projet.
D’autres applications de suivi de contacts proposées n’auraient pas besoin d’autant de données pour fonctionner. En quoi celle de Mila était-elle différente?
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L’application COVI de Mila comptait utiliser la même procédure de recherche de contacts que la plupart des autres protocoles proposés. En utilisant la fonction sans fil Bluetooth du téléphone de ses utilisateurs, ces protocoles permettent aux appareils de s’identifier mutuellement, tout en conservant l’anonymat des utilisateurs. Ces données sont, par défaut, conservées sur l’appareil. Lorsqu’on confirme par un diagnostic à un utilisateur qu’il est porteur du virus, son appareil envoie un message à tous les utilisateurs qu’il a croisés précédemment, lorsqu’il était contagieux. Ceux-ci peuvent ensuite s’isoler et se faire faire un dépistage.
Mais, selon l’article publié par l’Institut lors de l’annonce de son projet, l’application de Mila comptait aller beaucoup plus loin: elle devait calculer le risque posé par la COVID-19 pour chaque utilisateur.
Pour ce faire, un algorithme aurait pris en compte, entre autres, le profil de base des utilisateurs (par exemple, s’ils souffrent de troubles cardiaques ou d’asthme), leurs déplacements et le niveau de risque associé aux utilisateurs avec qui ils auraient été en contact. À chaque mise à jour de ces données, comme lors d’un contact avec une personne à haut risque d’être infectée, le niveau de risque de l’utilisateur aurait été recalculé par l’algorithme sur son appareil.
Mais pour alimenter et développer un tel algorithme, il faut des données. Si l’intelligence artificielle peut ressembler à une boîte noire mystérieuse, son principe reste assez simple: on demande à un ordinateur de trouver des liens et des corrélations entre différentes données afin d’en tirer des déductions. Par exemple, si on donne assez de photos de chats à un algorithme, il sera capable, à force de remarquer des similitudes entre ces photos, de reconnaître une photo de chat parmi d’autres images. Les utilisateurs de l’application COVI qui auraient donné leur consentement auraient pu transmettre anonymement leurs données à des serveurs externes afin d’entraîner l’algorithme de Mila à mieux évaluer le niveau de risque de chaque utilisateur.
Mila avait fait le pari que cette approche aurait été la préférée du gouvernement. Selon l’Institut, celle-ci donnait une plus grande responsabilisation à ses utilisateurs, car elle leur permettait de faire des choix éclairés grâce à des conseils prodigués par l’application en fonction de leur niveau de risque.
Vous avez été nombreux à nous soumettre des questions pour cette infolettre à l’adresse coronavirus@ledevoir.com. Merci beaucoup, et surtout, continuez à le faire.
Le projet COVI a soulevé la controverse, car il demande pour fonctionner plus de données que d’autres applications et que, comme Le Devoir le révélait la semaine dernière, Mila prévoyait de les confier à une structure opaque, un organisme à but non lucratif. L’Institut ayant des liens étroits avec des entreprises privées comme Facebook et Google, plusieurs voix se sont élevées contre le projet.
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Pour ce faire, un algorithme aurait pris en compte, entre autres, le profil de base des utilisateurs (par exemple, s’ils souffrent de troubles cardiaques ou d’asthme), leurs déplacements et le niveau de risque associé aux utilisateurs avec qui ils auraient été en contact. À chaque mise à jour de ces données, comme lors d’un contact avec une personne à haut risque d’être infectée, le niveau de risque de l’utilisateur aurait été recalculé par l’algorithme sur son appareil.
Mais pour alimenter et développer un tel algorithme, il faut des données. Si l’intelligence artificielle peut ressembler à une boîte noire mystérieuse, son principe reste assez simple: on demande à un ordinateur de trouver des liens et des corrélations entre différentes données afin d’en tirer des déductions. Par exemple, si on donne assez de photos de chats à un algorithme, il sera capable, à force de remarquer des similitudes entre ces photos, de reconnaître une photo de chat parmi d’autres images. Les utilisateurs de l’application COVI qui auraient donné leur consentement auraient pu transmettre anonymement leurs données à des serveurs externes afin d’entraîner l’algorithme de Mila à mieux évaluer le niveau de risque de chaque utilisateur.
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