Haro sur les nanomatériaux

Stéphane Gagné Collaboration spéciale
Federico Rosei
Photo: Christian Fleury Federico Rosei

Ce texte fait partie du cahier spécial Recherche universitaire

Dans les laboratoires du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Federico Rosei et son équipe s’activent à la recherche de nouveaux matériaux qui pourraient faire évoluer la conversion énergétique et le stockage, et accroître les économies d’énergie. Le professeur-chercheur prend aussi vraiment à coeur l’encadrement des jeunes chercheurs.

Le 24 octobre dernier, le chercheur Federico Rosei remportait le prix John Wheatley remis par la Société américaine de physique (APS). Ce dernier prix d’une longue série remis au chercheur reconnaît son approche innovatrice de l’enseignement et les retombées de son travail dans les pays du Sud.

Federico Rosei, professeur- chercheur de réputation internationale, est titulaire de la Chaire de l’UNESCO sur les matériaux et la technologie pour la conversion, l’économie et le stockage de l’énergie depuis 2014. Il est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les matériaux nanostructurés depuis 2016. Enfin, il est directeur du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS.

Malgré tous ces titres qui occupent beaucoup de son temps et sa charge de professeur, l’intérêt de M. Rosei pour l’encadrement des étudiants, étrangers ou pas, n’a jamais diminué. C’est la raison pour laquelle ce dernier prix le touche particulièrement. « J’ai rencontré beaucoup de jeunes chercheurs à travers mes nombreux voyages dans le monde et j’ai remarqué beaucoup d’enthousiasme chez eux pour poursuivre des études supérieures en sciences », dit-il.

On dit d’ailleurs ceci de lui dans le communiqué annonçant le prix : « M. Rosei défend l’importance et l’urgence de combler l’écart en sciences entre les pays développés et ceux en développement. Pour y contribuer, il a organisé plus de 20 conférences en physique dans des pays en développement permettant des échanges fructueux et un réseautage international. »

De la recherche sur de nouveaux matériaux

 

Parallèlement à cela, M. Rosei est lui-même un chercheur passionné. Depuis 2001, il s’intéresse aux nanomatériaux. Dernièrement, il effectue de la recherche fondamentale sur des nanostructures organiques. Ce monde de l’infiniment petit pourrait avoir un fort potentiel d’applications en nanoélectronique, notamment pour les dispositifs photovoltaïques, les diodes électroluminescentes (DEL) et les capteurs. « On n’en est encore qu’à l’étape de la recherche et nos nanostructures ne remplaceront pas à court terme les traditionnels panneaux solaires au silicium, mais le potentiel est là », dit M. Rosei.

La recherche nouvellement amorcée par l’équipe de M. Rosei (en association avec le Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage de l’énergie d’Hydro-Québec) semble aussi très prometteuse. « Coupler le stockage de l’énergie avec les sources d’énergie renouvelables est primordiale, car ces énergies sont intermittentes, affirme le chercheur Rosei. Par exemple, le solaire ne produit pas d’énergie la nuit et l’éolien n’en produit pas non plus lorsqu’il n’y a pas de vent. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de développer des dispositifs de stockage efficaces. »

Un itinéraire impressionnant

 

Lauréat de nombreux prix (qu’il avoue être en bonne partie attribuables aux travaux de son équipe de 30 chercheurs), M. Rosei se considère comme privilégié et chanceux. « Lorsque je suis arrivé au Québec, en 2002, à 30 ans, détenteur d’un doctorat en physique de l’Université de Rome La Sapienza, je souhaitais survivre dans ma profession », relate-t-il. Embauché à l’INRS très rapidement en 2002, il a fait son chemin. « Je suis devenu professeur, titulaire d’une Chaire, puis de deux, et également directeur du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS. »

Ses recherches sur les nouveaux matériaux pour les dispositifs photovoltaïques, les matériaux nanostructurés et les dispositifs luminescents l’ont amené à publier plus de 285 articles scientifiques, dont plusieurs dans de prestigieuses revues scientifiques.

Jusqu’ici, M. Rosei a été cité 10 700 fois dans la littérature scientifique. Il est d’ailleurs membre de plusieurs sociétés et académies scientifiques à travers le monde, dont la Société royale du Canada et l’Académie américaine pour l’avancement des sciences. Enfin, il a reçu plus de 20 prix et distinctions au Canada et à travers le monde.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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