La Clinique Mayo appréhende une pandémie de grippe aviaire
Bien que certains spécialistes aient tendance à en diminuer la portée, la menace d'une future pandémie de grippe aviaire est bien réelle, préviennent des chercheurs de la Clinique Mayo. Selon ces derniers, l'apparition de la grippe du poulet chez l'humain n'est d'ailleurs pas sans rappeler la vulnérabilité des populations humaines advenant l'émergence d'une telle pandémie.
Dans le plus récent numéro du Mayo Clinic Proceedings, les chercheurs de l'institution américaine ont passé en revue les plus récents foyers de grippe aviaire issus de la virulente souche H5N1 à avoir été déclarés dans huit pays asiatiques. Ils ont également passé au crible toutes les connaissances réunies à ce jour sur le virus afin de mieux se préparer à aborder cette maladie émergente.«Un priorité immédiate est de mettre un frein à la propagation du virus au sein des populations de volaille afin que les risques qu'il soit exposé à l'humain soient réduits», explique le principal auteur de cet article, le Dr Larry Baddour, de la Mayo Clinic Division of Infectious Diseases and Internal Medicine.
«Les cliniciens devraient être tenus au courant des nouveaux développements dans le domaine de façon à ce que les patients atteints soient rapidement identifiés et pris en main et afin que le personnel de la santé soit bien protégé», ajoute encore le Dr Baddour, qui rappelle qu'un vaccin contre ce virus doit être développé au plus vite afin de parer au pire.
Depuis décembre 2003, le Cambodge, la Chine, l'Indonésie, le Japon, le Laos, la Corée du Sud, la Thaïlande et le Vietnam ont rapporté des foyers de grippe aviaire de souche H5N1. Au Vietnam et en Thaïlande, 32 cas humains ont été répertoriés pour 22 morts, un taux de mortalité frôlant les 70 %. Plus de 100 millions de poulets ont été tués afin d'empêcher la transmission du virus à l'humain.
Deux des trois critères caractérisant la grippe espagnole de 1918-19 ont été remplis lors de cet épisode: une habileté à infecter les humains conduisant à un haut taux de mortalité et une population à l'histoire immunologique fragile. Le dernier critère, une transmission du virus de l'humain à l'humain, n'a cependant pas été observé.
Les chercheurs n'en demeurent pas moins sur un pied d'alerte puisque tous les virus de l'influenza subissent de nombreuses et fréquentes mutations, ce qui pourrait potentiellement permettre au virus de la grippe aviaire de changer d'hôte récepteur en passant, par exemple, du poulet à l'humain.
Colombie-Britannique
Par ailleurs, des citoyens commencent à réagir à la façon dont les autorités ont décidé de disposer des carcasses de poulets abattus en raison de la grippe aviaire qui frappe la vallée du Fraser en Colombie-Britannique.
Hier, une centaine de personnes ont manifesté contre le déversement de carcasses sur le site d'enfouissement de Cache Creek, une localité située à un peu plus de 300 km à l'est de Vancouver.
Les manifestants ont notamment bloqué la route qui mène au site.