Les astronautes Thomas Pesquet et Oleg Novitski redescendent sur Terre

Cette image publiée le 22 novembre 2016 par l'ESA / NASA montre l'astronaute français Thomas Pesquet dans l'observatoire Cupola de la Station spatiale internationale, une des contributions de l'ESA à l'avant-poste orbital.
Photo: ESA / NASA / Agence France-Presse Cette image publiée le 22 novembre 2016 par l'ESA / NASA montre l'astronaute français Thomas Pesquet dans l'observatoire Cupola de la Station spatiale internationale, une des contributions de l'ESA à l'avant-poste orbital.

Le spationaute français Thomas Pesquet et le cosmonaute russe Oleg Novitski ont remis leurs scaphandres vendredi, quittant l’ISS pour revenir sur Terre après un séjour de près de 200 jours dans l’espace.

À 12 h 47 heure de Paris, les deux hommes ont quitté l’ISS à bord du vaisseau Soyouz où ils avaient pris place trois heures auparavant.

« Le désarrimage a eu lieu à l’heure prévue, tout va bien », a déclaré à l’AFP le TsUP, précisant qu’une fois à « une distance sans danger, le vaisseau va commencer à descendre » vers la Terre.

Des images diffusées en direct par l’Agence spatiale européenne (ESA) montraient le Soyouz s’éloignant de l’ISS. Quelques minutes auparavant, les astronautes « étaient calmes et détendus », selon les commentateurs de l’ESA.

Thomas Pesquet et Oleg Novitski doivent atterrir à 16 h 10 heure de Paris dans les steppes du Kazakhstan, une descente réalisée en 3 h 20, alors qu’il leur avait fallu deux jours pour rejoindre l’ISS.

L’ISS « va me manquer », a écrit sur Twitter Thomas Pesquet, parlant de « l’aventure la plus intense de [sa] vie ».

À l’aller, les deux astronautes étaient accompagnés de l’Américaine Peggy Whiston, 57 ans, qui a vu sa mission prolongée jusqu’en septembre. Sa place dans le vaisseau russe restera vide.

« Ils vont bien sûr nous manquer, ce sont des astronautes exceptionnels », a déclaré, les larmes aux yeux, Peggy Whitson, avant de passer le commandement de l’ISS à Fiodor Iourtchikhine.

Benjamin des astronautes européens, dixième Français à aller dans l’espace, Thomas Pesquet, 39 ans, effectuait son premier vol dans l’espace. Ingénieur aéronautique et pilote de ligne, il a mené au total 60 expériences scientifiques et réalisé deux sorties pour des opérations de maintenance de l’ISS.

Le retour de Thomas Pesquet sur Terre en direct  

 

Le commandant de bord du Soyouz, Oleg Novitski, 45 ans, est pour sa part un ancien pilote de l’armée de l’air russe, père de deux petites filles. Il avait déjà passé cinq mois sur l’ISS en 2012 et 2013. Il a cette fois effectué une cinquantaine d’expériences scientifiques pour l’agence spatiale russe Roskosmos.

« Les deux cosmonautes ont rempli toutes les tâches qui leur avaient été confiées de façon satisfaisante. Il n’y a eu aucun problème au sein de l’équipage », a déclaré à l’AFP Iouri Malentchenko, vice-directeur du Centre de préparation des Cosmonautes à la Cité des étoiles, près de Moscou.

« Thomas Pesquet s’est préparé à la Cité des étoiles. Nous avons bien vu qu’il était très qualifié, un véritable professionnel », a-t-il ajouté.

« Thomas a travaillé de façon remarquable », assure de son côté Jean-Yves Le Gall, président du Cnes, l’agence spatiale française. « Cerise sur le gâteau, il a permis au grand public de devenir acteur de la mission », en communiquant sur les réseaux sociaux.
 

 

Entretien avec Macron

Environ deux heures et demi après le désarrimage, les moteurs principaux du Soyouz seront activés pendant un peu moins de cinq minutes pour la manoeuvre de « désorbitation », souligne l’Agence spatiale européenne. Cela permettra au Soyouz d’amorcer sa descente.

Il se séparera ensuite en trois parties. Le module orbital et le module de service, devenus inutiles, s’éloigneront et brûleront dans l’atmosphère.

Le module de descente, avec les deux astronautes, affrontera des températures allant jusqu’à 1600 °C, en raison du frottement de l’atmosphère sur le bouclier thermique.

Après six mois et demi en apesanteur, les astronautes retrouveront brutalement la gravité et ressentiront jusqu’à quatre fois leur poids pendant la décélération.

À une dizaine de kilomètres d’altitude, les parachutes se déploieront, freinant encore le Soyouz. À moins d’un mètre du sol, des rétrofusées s’allumeront, pour ralentir davantage la vitesse du module.

Lorsqu’il aura touché le sol, les équipes de récupération et de secours fonceront vers le point d’atterrissage.

Le président français Emmanuel Macron, qui se rendra vendredi au Centre national d’études spatiales pour assister au retour sur Terre du spationaute Thomas Pesquet, s’entretiendra avec lui à sa sortie de la capsule, selon l’Élysée.

Quelques heures après, si son état de santé le permet, Thomas Pesquet s’envolera pour le Centre européen des astronautes à Cologne, en Allemagne, tandis qu’Oleg Novitski rejoindra Moscou.

L’équipe médicale de l’ESA surveillera la réadaptation à la gravité du Français, qui sera également soumis à une batterie de tests et d’examens médicaux à visée scientifique.

Les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale depuis l’arrêt des navettes américaines. Avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998, l’ISS a coûté à ce jour quelque 100 milliards de dollars.
 

Bref bilan du passage de Thomas Pesquet dans l'ISS

 

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