Technologie - Pollupostage dans la mire

Il n'est pas dans les habitudes du pas très humble de faire une montée de lait en ce début de semaine. Pourtant, vous me permettrez de m'emporter un tantinet, surtout qu'il s'agit de quelque chose qui, tout comme moi, vous horripile sûrement, c'est-à-dire le pollupostage (spam en anglais).

J'aime bien la petite note que l'Office de la langue française inclut à la suite de sa définition du mot pollupostage: "Ces messages, non pertinents, peuvent annoncer la fin du monde, promettre la richesse (chaîne de lettres) ou faire la publicité d'un nouveau produit. Certaines entreprises profitent abusivement d'Internet pour joindre des clients potentiels. Cette diffusion sauvage d'un même message est contraire à la nétiquette." Sauvage, abusif, voilà des termes qui s'appliquent bien aux polluposteurs.

Il faut dire que depuis qu'Internet est entrée dans sa phase commerciale, le pollupostage a pris de plus en plus d'ampleur pour devenir aujourd'hui un fléau pratiquement impossible à endiguer. En plus d'inonder nos boîtes aux lettres électroniques, le pollupostage gaspille de manière éhontée la bande passante mise à notre disposition. Et de plus, qui a vraiment besoin de faire allonger son kirikiki de cinq pouces, d'avoir huit diplômes universitaires en poésie yiddish de l'université D'Uppsala, de gagner 15 000 dollars par semaine en ne faisant rien et d'engager une vidéoconférence avec une superbe blonde suédoise de six pieds pour échanger sur la philosophie du sport et Jean Pagé? Qui, à part Dion, je vous le demande.

Les principales sources de courriels qui permettent à ces pollueurs d'un autre monde de s'approvisionner en adresses fraîches sont les groupes de discussions (newsgroups) et les sites Internet. Leur motus operandi est très simple: dotés d'une petite application toute simple, ces pollueurs ratissent le Web pour en "aspirer" les adresses de courriel et ensuite les stocker dans une base de données. Bref, si vous vous demandez, "mais où, bon sang, ont-ils pu avoir mon adresse de courriel?", maintenant vous le savez. Quand ce n'est pas des éditeurs de site Web véreux qui revendent les noms et adresses de courriel d'internautes qui sont abonnés à leur site, par l'entremise d'une liste d'envoi par exemple.

Une façon toute simple et reconnue pour emmerder à fond ces aspirateurs est de faire précéder votre adresse de courriel par no_spam (exemple: no_spam_mdumais@ledevoir.com) sur votre site Web ou dans votre logiciel client vous permettant de vous brancher aux groupes de discussions. Cette convention tout simple vous permet de savoir que le webmestre du site ne veut voir son adresse publiée dans une base de données de spammeurs. Il ne vous reste plus qu'à enlever le "no_spam" dans votre client courriel et le tour est joué. Quand à l'Electrolux ratisseur d'adresses; basta!

Malheureusement, cela ne règle pas notre problème de pollution du courriel. Réjouissez-vous, amis lecteurs, de nombreux logiciels, tous en anglais, j'en suis désolé croyez-moi, peuvent vous débarrasser à tout jamais de cette forme de pollution tandis que d'autres vous permettent de remonter à la source même du connard, de savoir qui est son fournisseur de services et de vous plaindre directement à celui-ci.

Parmi les progiciels que je préfère, Kill the spams (KTS) ( http://www.zipstore.com) est sûrement un des plus efficaces. Car au lieu de se fier à une base de données de polluposteurs constamment mise à jour, KTS utilise un algorithme qui interprète les courriels reçus et sépare le bon grain de l'ivraie. Mais vous pouvez tout autant vous fier à d'autres logiciels plus conventionnels. Une petite recherche avec le mot SPAM sur les sites de partagiciels vous aidera à trouver le logiciel qui vous convient. Ne connaissant pas tous les autres progiciels anti-pollupostage sur ces sites, il me fait grand plaisir d'inviter les lecteurs qui les utilisent à venir nous livrer leurs commentaires sur le site du Devoir.

Et maintenant, pour répliquer, je vous conseille SPAM Punisher ( http://www.tucows.com/preview/231837.html), un outil pratique qui permet de retrouver l'adresse du pollueur et de son fournisseur, une information pratique pour se plaindre à qui de droit. Normalement, les fournisseurs de services détestent à s'en confesser les pollueurs et très souvent, les expulsent manu militari. Un site Internet à mémoriser, si vous ne désirez pas installer de logiciels est SpamCop (www.spamcop.net) qui joue le même rôle que SPAM Punisher.

De plus, SPAM Punisher et SpamCop peuvent être aussi très pratiques lorsque vous recevez un courriel anonyme d'un correspondant agressif. Grâce à ces progiciels/sites, vous pouvez obtenir l'adresse IP originale du cuistre ainsi que son fournisseur de services. Encore une fois, une petite plainte audit fournisseur peut rapidement et définitivement faire cesser l'envoi des ces missives haineuses.

Bien que, tout comme vous, je déplore le pollupostage, à moins que les lois ne changent pour en interdire l'utilisation, il n'y a pas grand-chose à faire, sauf prévenir, se protéger, et à l'occasion, porter quelques plaintes. Histoire d'en enquiquiner quelques-uns.

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