Quand le réfrigérateur joue avec nos neurones

Manger serait si simple si ça se résumait en un appel lancé par l’estomac auquel le cerveau répond sagement. Mais plus les chercheurs creusent et plus ils découvrent à quel point l’irrationnel a pris le dessus.
On savait déjà que le désir de manger était déterminé à la fois par la faim — donc, un estomac vide — et par la zone de récompense dans notre cerveau. C’est toutefois cette dernière qui se révèle beaucoup plus « dominatrice » qu’on ne l’aurait cru. Parce que cette zone du plaisir se préoccupe peu qu’on ait faim ou non : elle recherche le gras et le sucre, qui activeront davantage de dopamine dans notre cerveau. C’est aussi un phénomène naturel — c’est ce qui permet à un animal d’emmagasiner des réserves pour survivre à l’hiver — mais qui a perdu tout son sens à notre époque d’abondance.
Ça fonctionne même avec des photos, raconte le New Scientist : le cerveau de gens à qui on a montré des images de différents plats s’est davantage activé devant les plats les plus riches en calories. Par contre, il s’avère que l’estomac et le cerveau ne sont pas indépendants : d’autres recherches signalent que la zone de récompense des gens obèses, de même que de ceux qui ont subi une chirurgie bariatrique, réagit moins fortement face à la nourriture très calorique. De là à penser qu’on pourrait « reprogrammer » notre cerveau pour nous éviter d’aller fouiller dans le réfrigérateur, il n’y a qu’un pas…