Le mauvais usage d'antibactériens dans les aliments, un danger pour la santé publique?

Les antimicrobiens contre la contamination ajoutés aux aliments frais, comme les viandes, peuvent s’avérer nocifs pour la santé publique s’ils sont introduits en concentrations insuffisantes, révèle une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans le journal Applied and Environmental Microbiology.
Le dosage déficient de ces biocides peut accroître la résistance des bactéries aux antibiotiques et favoriser la formation de biofilms, des pellicules adhésives produites par un regroupement de micro-organismes, qui augmentent leur virulence. Ils peuvent même rendre les bactéries capables de survivre à des doses létales de désinfectant.
Pour en arriver à ces conclusions, une équipe de Rosa Capita de l’Université de Leon en Espagne a exposé des bactéries Escherichia coli à des concentrations croissantes (mais trop faibles pour réduire leur croissance) de trois antibactériens couramment utilisés par l’industrie alimentaire, soit le nitrite de sodium, l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) et le phosphate trisodique. Les chercheurs ont testé des souches d’E. coli, car cette bactérie est le contaminant le plus commun dans cette industrie, surtout dans les aliments d’origine animale. De plus, de 10% à 15 % des souches d’E. coli sont pathogènes.
Les scientifiques espagnols ont d’abord vérifié la sensibilité des bactéries aux 29 antibiotiques, pour en éprouver l’efficacité, puis les ont exposées à des doses d’antibactériens non létales. Les bactéries exposées au nitrite de sodium sont ainsi devenues résistantes à 14 des 29 antibiotiques testés. Celles qui ont baigné dans l’hypochlorite de sodium ont résisté à l’assaut de trois antibiotiques, tandis que celles mises en présence de phosphate trisodique ont survécu à un seul antibiotique. De plus, cette sensibilité réduite aux antibiotiques est demeurée stable pendant trois mois, et ce, même en l’absence de nouvelles expositions aux biocides.
Une résistance préoccupante
Il est « particulièrement préoccupant » de constater qu’une utilisation inadéquate de biocides peut engendrer une résistance à d’importants « antibiotiques faisant partie de la ligne de front pour traiter de graves infections humaines », estiment ces chercheurs.
L’étude montre en sus que la tolérance aux antibactériens survient notamment quand l’exposition insuffisante est due à une concentration erronée du biocide, à un entreposage inadéquat favorisant sa dilution, ou à la présence d’une quantité excessive de matière organique, laquelle inactive plusieurs composés chlorés. Or, « une augmentation de la tolérance aux antibactériens pourrait aussi contribuer à une augmentation de la persistance de bactéries pathogènes et qui détériorent les aliments dans la chaîne alimentaire, ce qui s’avère un important enjeu de santé publique », ajoutent les auteurs de l’article.
Ces derniers constatent que l’utilisation de nitrite de sodium et d’hypochlorite de sodium à des doses inappropriées stimulait les bactéries à coloniser les surfaces et à s’y fixer en formant des biofilms, ce qui représente « une menace pour la salubrité des aliments, car la présence de biofilms sur les surfaces où les aliments sont coupés et préparés favorise la contamination des denrées », écrivent les chercheurs.
Lorsqu’elles sont mises en présence de doses sous-létales d’hypochlorite de sodium, les bactéries sont en effet devenues complètement résistantes puisque de fortes concentrations de ce même produit chimique ne parvenaient plus à les enrayer. Ce phénomène est pour eux tout aussi « préoccupant, compte tenu du fait que cet antibactérien est couramment employé au sein de l’industrie alimentaire pour éliminer les micro-organismes pathogènes ».
Le dosage déficient de ces biocides peut accroître la résistance des bactéries aux antibiotiques et favoriser la formation de biofilms, des pellicules adhésives produites par un regroupement de micro-organismes, qui augmentent leur virulence. Ils peuvent même rendre les bactéries capables de survivre à des doses létales de désinfectant.
Pour en arriver à ces conclusions, une équipe de Rosa Capita de l’Université de Leon en Espagne a exposé des bactéries Escherichia coli à des concentrations croissantes (mais trop faibles pour réduire leur croissance) de trois antibactériens couramment utilisés par l’industrie alimentaire, soit le nitrite de sodium, l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) et le phosphate trisodique. Les chercheurs ont testé des souches d’E. coli, car cette bactérie est le contaminant le plus commun dans cette industrie, surtout dans les aliments d’origine animale. De plus, de 10% à 15 % des souches d’E. coli sont pathogènes.
Les scientifiques espagnols ont d’abord vérifié la sensibilité des bactéries aux 29 antibiotiques, pour en éprouver l’efficacité, puis les ont exposées à des doses d’antibactériens non létales. Les bactéries exposées au nitrite de sodium sont ainsi devenues résistantes à 14 des 29 antibiotiques testés. Celles qui ont baigné dans l’hypochlorite de sodium ont résisté à l’assaut de trois antibiotiques, tandis que celles mises en présence de phosphate trisodique ont survécu à un seul antibiotique. De plus, cette sensibilité réduite aux antibiotiques est demeurée stable pendant trois mois, et ce, même en l’absence de nouvelles expositions aux biocides.
Une résistance préoccupante
Il est « particulièrement préoccupant » de constater qu’une utilisation inadéquate de biocides peut engendrer une résistance à d’importants « antibiotiques faisant partie de la ligne de front pour traiter de graves infections humaines », estiment ces chercheurs.
L’étude montre en sus que la tolérance aux antibactériens survient notamment quand l’exposition insuffisante est due à une concentration erronée du biocide, à un entreposage inadéquat favorisant sa dilution, ou à la présence d’une quantité excessive de matière organique, laquelle inactive plusieurs composés chlorés. Or, « une augmentation de la tolérance aux antibactériens pourrait aussi contribuer à une augmentation de la persistance de bactéries pathogènes et qui détériorent les aliments dans la chaîne alimentaire, ce qui s’avère un important enjeu de santé publique », ajoutent les auteurs de l’article.
Ces derniers constatent que l’utilisation de nitrite de sodium et d’hypochlorite de sodium à des doses inappropriées stimulait les bactéries à coloniser les surfaces et à s’y fixer en formant des biofilms, ce qui représente « une menace pour la salubrité des aliments, car la présence de biofilms sur les surfaces où les aliments sont coupés et préparés favorise la contamination des denrées », écrivent les chercheurs.
Lorsqu’elles sont mises en présence de doses sous-létales d’hypochlorite de sodium, les bactéries sont en effet devenues complètement résistantes puisque de fortes concentrations de ce même produit chimique ne parvenaient plus à les enrayer. Ce phénomène est pour eux tout aussi « préoccupant, compte tenu du fait que cet antibactérien est couramment employé au sein de l’industrie alimentaire pour éliminer les micro-organismes pathogènes ».