3,7 milliards en recherche et en innovation

Plus de 500 millions en argent frais seront accordés à la recherche, ce qui contribuera notamment à hausser de 25 % le budget des Fonds de recherche Québec pour les cinq prochaines années, a annoncé le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, lors du lancement mercredi midi de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI).
Devant les principaux acteurs du milieu de la recherche québécoise, le ministre a rappelé que cette nouvelle politique est l’aboutissement de 12 mois de consultations menées par l’Acfas et l’Adriq, et de discussions tenues lors du Sommet de l’enseignement supérieur et des Assises nationales de la recherche et de l’innovation.
Pierre Duchesne a souligné le fait que cette politique « mise sur le long terme », comme le requiert tout projet de recherche, et donc qu’elle s’étendra non pas sur trois ans comme les précédentes Stratégies québécoises de la recherche et de l’innovation, mais sur cinq ans, soit de 2014 à 2019. Cette PNRI prévoit un investissement de 3,7 milliards sur cinq ans.
La PNRI « instaurera un équilibre entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, et n’opposera jamais les deux , a précisé le ministre. Les universités, les collèges, l’industrie et surtout les PME doivent collaborer ».
Transfert technologique
Concrètement, la PNRI encourage de diverses manières le transfert technologique et la recherche en entreprise. Par exemple, elle offrira « une aide financière et technique aux PME désireuses d’entreprendre le dépôt d’une première demande de brevet. On bonifiera le soutien aux entreprises technologiques en démarrage ».
On promet aussi de soutenir financièrement les grandes entreprises locales ou étrangères qui désirent mettre sur pied des laboratoires de recherche au Québec. Le programme Premier emploi en recherche accordera un salaire annuel de 20 000 $ pendant trois ans aux jeunes diplômés qui auront été embauchés sur un projet de recherche par une entreprise ou un organisme membre du Réseau de recherche et d’innovation du Québec.
La PNRI entend favoriser les synergies entre les acteurs de la recherche et de l’innovation particulièrement dans sept domaines stratégiques : l’aérospatiale, le bioalimentaire, les biotechnologies, les énergies renouvelables et l’électrification des transports, les soins de santé personnalisés, les technologies de l’information et des communications et les industries créatives, telles que celles des jeux vidéo.
Les FRQ voient leur budget de base majoré de 25 %, alors qu’il stagnait depuis 10 ans, passant de 147 millions à 185 millions annuellement pour l’ensemble des trois fonds, et ce, pour les cinq prochaines années.
De plus, « ces budgets de base seront pérennisés », a souligné le ministre. La PNRI prévoit un investissement supplémentaire dans trois grands secteurs dits prioritaires : les changements démographiques (recherches sur l’immigration et le vieillissement, notamment), le développement durable (dont l’électrification des transports) et l’identité québécoise (incluant la langue et la culture). Les FRQ devraient ainsi recevoir un financement global de 207 millions par année.
Autre bonne nouvelle, le ministre s’est engagé à couvrir les frais d’entretien et de fonctionnement des infrastructures et des équipements dont le gouvernement fédéral a financé la construction ou l’achat, mais dont il n’assume que la moitié de ces frais indirects.
Dans le but de susciter des carrières scientifiques, la PNRI entend mettre l’accent sur la formation en sciences, technologie, génie et mathématiques (STEGMA) aux niveaux primaire et secondaire. Et une somme de 25 millions sera ajoutée au budget actuel pour doter les écoles publiques en milieu défavorisé de laboratoires de science.