Un Québec numérique branché, mais timide devant la mobilité

Plus nombreux, plus branchés, plus longtemps, mais pas trop par l'entremise d'un outil de communication portable. Les coûts élevés des forfaits d'accès à Internet mobile semblent limiter la multiplication des téléphones intelligents au Québec, dont le taux de pénétration est encore inférieur à la moyenne nord-américaine.

N'empêche, par l'entremise d'un câble (50 %) ou d'un modem téléphonique (22 %), les Québécois poursuivent toujours leur conquête des espaces numériques de communication: trois sur quatre étaient utilisateurs réguliers d'Internet en 2010. Pis, ils sont restés en ligne trois heures de plus par semaine que l'année précédente, a indiqué hier le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO).

La rétrospective de l'enquête comportementale NETendances 2010, livrée à Montréal dans le cadre de la conférence Intracom, est sans ambages. En 2010, 64 % des Québécois étaient propriétaires d'un téléphone cellulaire. De ce nombre, 17 % ont opté pour un modèle dit «intelligent» permettant d'accéder à Internet et d'exploiter des milliers d'applications mobiles. C'est à peu près autant qu'en Grande-Bretagne, mais c'est 13 points de pourcentage de moins que dans le reste du Canada et des États-Unis, où ce type d'appareil s'est répandu l'an dernier dans un tiers de la population, selon eMarketer.

Autre constat: entre 2009 et 2010, le temps passé en ligne a connu une nette croissance. Il est désormais de 17,1 heures sur une base hebdomadaire, indique le CEFRIO. C'est trois heures de plus qu'un an plus tôt et l'équivalent de 38 jours dans le cyberespace en une année.

La numérisation de l'espace privé se confirme aussi: les Québécois ont consacré 9,9 heures par semaine à des balades sur la Toile à partir de leur domicile. Au travail, l'internaute s'y perd pendant 5,8 heures, alors qu'il consacre désormais 1,4 heure par semaine pour la navigation depuis un outil mobile (téléphone intelligent, tablette ou consorts).

Ceci explique cela: l'accès à Internet sans fil est passé de 5 % en 2009 à 11 % en 2010. Pour le CEFRIO, la mobilité est d'ailleurs une «tendance de fond qui ne fera que s'accentuer au cours des prochaines années», expose-t-il dans son rapport dévoilé hier. Même s'il ne le fait pas actuellement, l'organisme a dit hier ne pas écarter l'idée d'évaluer à l'avenir l'impact du coût d'accès aux réseaux cellulaires sur leur adoption, l'usage réel et la multiplication des contenus dans ces formats.

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