Des technofous bien branchés

Pendant la relâche scolaire, le Centre des sciences de Montréal met les toutes dernières technologies entre les mains des jeunes et propose pour sa troisième édition de Technofolies une quarantaine d'activités branchées pour les 8 à 15 ans — ou plus, si affinités.
Il y a plus de 20 ans, le paternel me laissait parfois jouer à Ghostbusters sur son Commodore 64, sous sa discrète supervision. Les gadgets électroniques, c'était pour les grands, et pas question de s'en approcher un verre de Quick en main. Ça, c'était au dernier millénaire.Pour la relâche, le Centre des sciences de Montréal veut que les ados non seulement s'approchent des nouvelles technologies, mais qu'ils aient le droit de danser dessus, de jouer avec les boutons, de les mettre à l'épreuve et même de les briser. Juré, même que c'est la responsable des relations publiques qui le dit en évoquant les ateliers de création, où les jeunes pourront dévisser un téléphone sans-fil et éventrer un vieux Mac pour se fabriquer un collier.
«Technofolies, c'est une activité qui ne ressemble à rien d'autre», s'exclame la responsable Estelle Lessard, en ajoutant que les trippeux de musique, de danse, de mode, et même les geeks de «réalité augmentée» trouveront leur compte dans les trois zones qui divisent la programmation. Pardon, la «réaliquoi»? Il n'y a pas à s'inquiéter si les termes technos ne font pas encore partie de notre langage courant: une trentaine d'animateurs sont sur place pour vulgariser.
C'est donc du côté de la passerelle techno — la zone présentant les toutes récentes technologies — que les visiteurs pourront découvrir cette «réalité augmentée», un univers courtisé par le virtuel qui consiste, par exemple, à pointer son téléphone cellulaire en direction d'un restaurant pour voir s'afficher le menu à l'écran.
Dans cette section, le Centre des sciences apprendra aux apprentis cinéastes à monter un film à partir de leurs propres images, à créer une vidéo animée en Stop Motion (la technologie utilisée dans Star Wars) et à apprivoiser les secrets du 3D avant qu'il ne s'installe pour vrai dans leur salon.
Des appareils recyclés
Les parents n'ont pas à craindre d'exposer leur ménagerie à ces onéreuses innovations émergentes, dit Mme Lessard. Les ordinateurs en démonstration sont des appareils recyclés d'anciennes générations, fournis par Insertech Angus: «On veut montrer qu'on n'a pas besoin du dernier truc à la mode pour s'amuser avec les nouvelles technologies; on peut jouer avec ce qu'on a à la maison. C'est le message important dans une activité comme Technofolies.»
Le Studio Techno-Citoyen est justement cette zone éducative où l'adolescent sera conscientisé à l'empreinte écologique des déchets électroniques. Des ateliers «écoartistiques» et la création de circuits électroniques avec des ordinateurs déchus leur montrera la deuxième vie des objets.
C'est là aussi que s'insère le volet «Technofolies responsables», dans lequel deux spectacles ludiques apporteront des réflexions sur l'efficacité — relative — du multitâche et sur le vol d'identité. Ce dernier, Estelle Lessard l'appelle son spectacle coup de poing: «Un cybertraqueur va entrer dans le profil Facebook de l'un des jeunes dans la salle pour démontrer comment il est facile d'emprunter l'identité de quelqu'un. C'est assez impressionnant.» Quelques trucs seront fournis ensuite pour protéger sa vie privée.
La vedette, les jeux
Le Ring, cette populaire zone de jeux de Technofolies, est de retour avec les dernières éditions des jeux populaires. Sur Rock Band III, les jeunes vont se donner en spectacle dans l'arène, remporter un combat d'iPod, enfiler les écouteurs d'un DJ et devenir un pro du tennis. Rester inertes et captifs de leur écran? Ce n'est pas au programme des neuf jours d'activités qui promettent de les dégourdir.
«Les technologies ont des aspects positifs et mettent à l'oeuvre la créativité: c'est ce que nous voulons mettre en premier plan», dit Estelle Lessard. Les parents sont d'ailleurs invités à joindre leurs connaissances à celles de leur progéniture, car papa pourrait s'avérer le parfait allié pour compléter le défi du parcours techno, un circuit parsemé d'appareils électroniques de différentes époques qu'ils devront deviner. Ça va du fameux baladeur jaune Sony Shockwave au tourne-disque. Le précieux Commodore 64 ne figure pas au défi, il attend d'être observé, bien à l'abri sur Google Images...
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Les visiteurs de Technofolies peuvent profiter de leur passage pour voir une dernière fois l'exposition Sexe: l'expo qui dit tout! avant qu'elle ne parte pour les plaines saskatchewanaises, le 6 mars, et SiO2: la science du verre, qui s'emboîte vers l'Ontario.