Trois cas de tuberculose active à l'UdeM
Les tests réalisés la semaine dernière à l'Institut thoracique de Montréal (ITM) révèlent que trois des 52 étudiants et professeurs de l'Université de Montréal qui ont été exposés à la tuberculose sur le campus ont développé la forme active de la maladie.
Selon le Dr Richard Menzies, pneumologue à l'ITM, les évaluations faites auprès d'un premier groupe d'étudiants ces derniers jours, puis d'une vingtaine d'autres vendredi dernier, montrent qu'à ce jour, trois personnes, dont le test de la tuberculose s'est révélé positif, ont commencé à développer les symptômes typiques de la forme active de la tuberculose à la suite d'un contact direct avec une étudiante atteinte de tuberculose laryngée.Toutefois, les médecins estiment qu'aucune de ces personnes n'était assez malade pour devenir contagieuse et transmettre la maladie à d'autres étudiants. "Ces personnes ont été diagnostiquées assez tôt et elles n'ont pas eu le temps d'en infecter d'autres", a insisté hier le Dr Menzies.
Jusqu'à présent, deux personnes auraient donc contracté la maladie dans l'entourage immédiat de la malade, deux personnes dans le premier groupe de 65 étudiants dépistés, et une autre, dans le troisième groupe de 403 étudiants convoqués par lettre à l'occasion du dépistage massif orchestré sur le campus la semaine dernière.
Dans tous ces cas, on suppose que l'infection remonte à plusieurs mois, puisqu'il faut normalement de trois à six mois avant que le bacille de Koch n'entraîne une infection active chez ceux qui l'ont contracté.
Par ailleurs, parmi la vingtaine d'étudiants envoyés à l'Institut thoracique vendredi dernier à la suite de tests positifs, quelques-uns présentaient des radiographies pulmonaires anormales et seront donc soumis à des tests plus poussés au cours de la semaine.
"Nous avons trouvé plusieurs cas de réactions fortement positives qui ne sont pas typiques chez des gens qui ont toujours vécu au Québec, là où la tuberculose est rare", souligne le Dr Menzies.
Selon ce dernier, il serait surprenant que de nouveaux cas de tuberculose active soient découverts dans ce groupe. Mais, par mesure de prudence et compte tenu de l'importance de cette éclosion de cas d'exposition à la tuberculose, l'Institut a préféré recommander à tous ces étudiants des évaluations approfondies.
Pour le Dr Menzies, le nombre important et inhabituel de personnes touchées par ces infections s'explique par le fait que la personne malade a fréquenté le campus pendant une longue période avant de se savoir atteinte de la tuberculose. "Le problème c'est que la tuberculose est tellement rare que les médecins ne pensent pas à ça d'emblée quand quelqu'un a une toux persistante. À Montréal, on estime qu'un médecin ne voit un cas de tuberculose dans son bureau qu'une fois tous les cinq ans!", explique-t-il. Selon Santé Canada, une personne atteinte de tuberculose peut infecter de 10 à 15 personnes en un an juste en respirant.
Après les relances effectuées la semaine dernière, la direction de la santé publique de Montréal établit désormais à 281 le nombre de personnes ayant subi le test sur le campus, dont 244 ont obtenu leurs résultats. Près de 200 personnes visées par ce dépistage n'ont toujours pas répondu à l'appel. En conséquence, une nouvelle journée de dépistage au test TTC sera organisée sur le campus de l'Université de Montréal le lundi 29 avril prochain. Les autorités de santé publique répètent l'importance pour toutes les personnes ciblées de se présenter pour obtenir une évaluation médicale en bonne et due forme. Une nouvelle lettre sera expédiée par courrier recommandé cette semaine à toutes les personnes ciblées par ce prochain dépistage.