Certains problèmes de santé sont négligés, selon les femmes
Toronto — Les Canadiennes âgées de 55 ans et plus estiment que leurs médecins s'occupent convenablement du dépistage de maladies graves comme les maladies cardiaques, les AVC et le cancer du sein, mais plusieurs sont d'avis que le système néglige d'autres problèmes de santé importants, selon un sondage.
La consultation, menée auprès de plus de 2500 femmes à travers le pays par des chercheurs de l'Université de Montréal, révèle que les trois priorités des Canadiennes vieillissantes sont, dans l'ordre, les troubles de mémoire, les effets secondaires des médicaments et la perte de vision.Jusqu'à 97 % d'entre elles jugent être suivies correctement pour les facteurs de risques de crise cardiaque et d'accident vasculo-cérébral, et recevoir les mammographies et autres examens requis pour le dépistage du cancer du sein. Mais il y a certainement place à l'amélioration, affirme la Dre Cara Tannenbaum, attachée à l'Institut de recherche en gériatrie de l'Université de Montréal.
«Par exemple, seulement 11 % des femmes ont dit avoir reçu des conseils pour leurs problèmes de perte de mémoire ou au sujet de questions de fin de vie, explique la Dre Tannenbaum, à Montréal. Et des questions qu'elles jugent importantes, comme l'incontinence urinaire, la dépression ou les chutes, n'avaient été abordées que dans 25 % des cas.»
L'étude a été menée à l'aide d'un questionnaire envoyé à 5000 Canadiennes âgées de 55 à 95 ans. Environ 52 % d'entre elles ont répondu au questionnaire de 30 pages leur demandant, entre autres, d'évaluer 26 «priorités» en santé allant des troubles de mémoire à l'ostéoporose en passant par la diminution de la force musculaire.
Dans l'ensemble, les femmes post-ménopausées trouvent important de prévenir la maladie, de promouvoir leur autonomie et d'assurer leur qualité de vie, conclut l'étude, qui paraît mardi dans le Journal de l'Association médicale canadienne.
Toujours selon la Dre Tannenbaum, l'étude semble indiquer que les femmes devraient participer activement, avec les médecins et les autres professionnels de la santé, à leur suivi médical pour s'assurer qu'on tienne compte de leurs préoccupations. «Si elles ont des problèmes d'incontinence urinaire, alors il faut qu'elles en parlent. Certaines femmes sont gênées de le mentionner à leur médecin, souligne-t-elle. L'incontinence n'est pas un problème inévitable du vieillissement. Elles devraient réclamer d'être traitées.»
La perte de mémoire arrive en tête de liste des priorités des femmes ayant participé au sondage, a signalé la Dre Tannenbaum, qui suggère aux femmes de demander à leur médecin de leur faire passer un simple test de mémoire susceptible de faire la distinction entre l'oubli normal et quelque chose de plus sérieux.