Comment se préparer au smog à Montréal?
La qualité de l’air pourrait continuer de se dégrader mardi à Montréal et ailleurs au Québec en raison des feux de forêt qui font rage dans plusieurs régions de la province, prévient Environnement Canada. Les Montréalais sont ainsi invités à adapter leurs activités afin de tenir compte de la concentration accrue de polluants dans l’air, qui peut avoir des répercussions sur la santé.
Même si le ciel a pris une couleur orangée lundi matin dans la métropole, la qualité de l’air demeurait acceptable en début de journée. Elle a toutefois commencé à se dégrader dans les heures qui ont suivi. « On commence à avoir des observations de mauvaise qualité de l’air dans la région de Montréal », a ainsi indiqué en milieu de journée lundi Jean-Philippe Bégin, météorologue à Environnement Canada.
« Déjà, maintenant, la qualité de l’air commence à se dégrader, et ça va empirer dans les prochaines heures », a également soulevé en entrevue peu avant 17 h lundi le Dr Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé publique. Il faut donc s’attendre à ce que les niveaux de particules dans l’air soient « très élevés » mardi, prévient-il.


La prudence est de mise
Cette diminution de la qualité de l’air est liée aux quelque 150 incendies en cours dans plusieurs régions du Québec, en particulier l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et la Mauricie. Le déplacement des polluants émis par ces brasiers a pour effet de nuire à la qualité de l’air dans les régions voisines et celles situées au sud de ces foyers d’incendie, dont la grande région de Montréal et l’Outaouais, entre autres.
La Santé publique de Montréal a ainsi publié lundi un « appel à la vigilance » sur son site Web, en rappelant que le smog peut avoir des effets sur la santé. En général, les personnes qui entrent en contact avec ces polluants n’auront que des symptômes légers, comme des picotements aux yeux ou une légère toux. Les personnes asthmatiques ou souffrant de problèmes cardiaques pourraient toutefois ressentir des symptômes plus graves pouvant aller jusqu’à des palpitations cardiaques.
Évitez les activités extérieures❗️
— Dre Mylène Drouin, directrice santé publique Mtl (@Santepub_Mtl) June 5, 2023
Certaines personnes sont plus susceptibles d'être incommodées par la fumée comme les jeunes enfants, les personnes âgées ou les personnes ayant des problèmes cardiaques ou du système respiratoire ???? https://t.co/8SPp93zH3A
« Ce qui nous inquiète, c’est vraiment ceux qui ont des maladies chroniques, des maladies cardiovasculaires », indique le Dr Stéphane Perron, qui précise qu’une augmentation du nombre de transports par ambulance est souvent notée pendant les épisodes de smog. Les personnes à risque sont ainsi invitées à « éviter de faire toute activité à l’extérieur pour protéger leur santé », souligne Alexandre Barris, toxicologue à la Direction régionale de santé publique de Montréal. « C’est important. »
De façon générale, il est recommandé à la population des zones qui seront touchées par ces épisodes de smog de fermer leurs portes et fenêtres et d’éviter les activités physiques de haute intensité à l’extérieur. « Courir, ce ne serait pas une bonne idée », illustre ainsi Jean-Philippe Bégin, d’Environnement Canada.
Quant à la durée des épisodes de smog à venir, elle demeure difficile à déterminer. Les averses attendues mardi dans plusieurs régions du Québec pourraient contribuer à améliorer la qualité de l’air en journée, mais celle-ci pourrait bien se dégrader de nouveau ensuite si le vent en provenance du nord continue d’apporter des polluants en provenance des régions qui subissent des feux de forêt, explique M. Bégin. La qualité de l’air pourrait ainsi « fluctuer » — et donc être instable — dans les prochains jours, note-t-il.
« Souhaitons que les vents changent et que les feux s’éteignent. C’est ça qui va changer la donne », relève pour sa part le Dr Stéphane Perron.