L’Ordre des infirmières changera son examen d’admission

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) annonce qu’il aura recours dans l’avenir à un examen d’admission autre que le sien, utilisé ailleurs au Canada et aux États-Unis. Il en fera la demande à l’Office des professions du Québec au cours des prochains jours afin de pouvoir l’utiliser dès 2024.
Le président de l’OIIQ, Luc Mathieu, en a fait l’annonce lors d’un point de presse tenu jeudi, à la suite d’un rapport d’enquête du commissaire à l’admission aux professions, qui faisait état mardi de « failles » et de « fragilités » dans l’examen de septembre dernier. Le taux de réussite s’élevait à seulement 51,4 %.
Dans son rapport rendu public mardi, le commissaire à l’admission aux professions, Me André Gariépy, concluait que « les failles et fragilités de l’examen ont vraisemblablement contribué au taux de réussite inhabituellement faible de la séance de septembre 2022 ». Son équipe a estimé que plus de 500 personnes candidates n’auraient pas échoué à l’examen si l’OIIQ n’avait pas ajouté une erreur de mesure, qui portait la note de passage de 49 % à 53 %.
Lors du point de presse, le président de l’OIIQ a reconnu que son examen était « perfectible ». Il a souligné que des travaux avaient été amorcés à ce sujet en 2021, soit bien avant l’enquête du commissaire, dans le but de rendre l’examen « plus robuste sur certaines dimensions ».
L’Ordre nie toutefois avoir eu des « préoccupations de confiance » à l’égard de son examen comme l’indique le commissaire dans son rapport. Il rejette aussi la recommandation du commissaire qui demande un recalcul des notes de l’examen de septembre dernier sans ajout d’erreur de mesure.
L’OIIQ dit avoir étudié la question avec la contribution d’experts cliniques, comme recommandé par le commissaire. Ceux-ci ont déterminé que la note de passage « devait être supérieure à 49 % pour assurer une protection adéquate du public », a-t-on expliqué lors du point de presse.
« Ce n’est pas vrai de dire qu’on prive le réseau de 500 personnes », a répété Luc Mathieu. Il a précisé que sur les 475 candidates en échec qui se sont inscrites à l’examen de reprise de mars 2023, 70 % ont réussi l’épreuve. Le taux de réussite à cet examen sera d’ailleurs connu la semaine prochaine.
Plus d’échecs en raison de la COVID-19
L’OIIQ estime que la pandémie de COVID-19 a joué un rôle dans le taux d’échec élevé des candidates à la profession lors de l’examen. « Les milieux cliniques étaient sous pression durant la pandémie. La supervision [des étudiants] a été déficiente à certains niveaux », a affirmé Luc Mathieu.
Il a ajouté que les étudiantes ont été moins exposées à des situations cliniques parce qu’elles ont été mobilisées pour les campagnes de vaccination. « Ce n’est pas un blâme sur personne, a-t-il précisé. Si tu es moins préparé, c’est peut-être bien normal qu’à l’examen, il y ait eu un taux d’échec comme ça. »
Lors du point de presse, Luc Mathieu a rappelé que l’Ordre a pour mission de protéger la population. « Notre objectif n’est pas d’admettre le plus de professionnels possible, mais des professionnels aptes, c’est-à-dire capables de prodiguer les bons soins, au bon moment, de la bonne manière. »
Le futur examen
L’OIIQ souhaite adopter dès 2024 l’examen du National Council on Measurement in Education (NCLEX-RN), un outil d’évaluation des compétences des futures infirmières utilisé dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis. Il n’impose aucune limite de reprises (le maximum est de trois essais pour l’examen actuel) et permet la tenue de plusieurs séances d’examen par année. L’OIIQ fera donc passer son propre examen amélioré en septembre 2023.