La situation demeure «grave» à Maisonneuve-Rosemont, dit le syndicat

La situation demeure « grave » à l’urgence de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, malgré l’offre de quelque 70 infirmières d’y prêter main-forte, selon le Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. « Depuis les trois derniers jours, il y a eu 19 TSO [temps supplémentaire obligatoire], soit 14 de soir et 5 de nuit », soutient son président, Denis Cloutier.
Il y a deux semaines, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a lancé un appel afin que des infirmières du réseau de la santé viennent aider leurs consoeurs de l’urgence de Maisonneuve-Rosemont. Une soixantaine d’entre elles, qui travaillent déjà dans ce CIUSSS, ont levé la main, selon l’établissement de santé.
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Sept autres, provenant de l’extérieur du CIUSSS, ont soumis leur candidature afin d’être embauchées à un poste permanent dans cette unité. « Parmi celles-ci, une est déjà entrée en fonction », dit le porte-parole du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Christian Merciari.
Selon le CIUSSS, de « l’aide potentielle » a également été offerte par trois établissements de santé de la région de Montréal. Cinq infirmières et une infirmière auxiliaire pourraient ainsi venir en renfort, précise-t-on. L’hôpital aura aussi recours aux agences de placement au besoin.
« Précaire »
Cette aide est bienvenue, dit Denis Cloutier, mais elle sera insuffisante pour juguler la crise actuelle. Il explique que les 60 infirmières du CIUSSS qui se sont manifestées « ont des postes ailleurs » dans l’établissement. « Elles offrent des disponibilités additionnelles en temps supplémentaire », dit-il. Quant à la main-d’oeuvre indépendante, une infirmière d’agence a effectué un quart, mais n’est pas revenue, soutient-il.
Denis Cloutier indique que « 6 ou 7 » infirmières ont quitté l’urgence le 29 janvier afin de prendre un nouveau poste ailleurs dans l’établissement de santé. « L’une d’elles avait 22 ans d’ancienneté à l’urgence et occupait des postes d’assistante de soir, affirme-t-il. Une autre avait 12 ans d’expérience et faisait du triage. Pour le week-end qui s’en vient, il n’y a personne d’expérimenté pour faire le triage le soir et la nuit. »
Selon le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, le changement de poste de ces infirmières a entraîné davantage d’heures supplémentaires obligatoires au cours des derniers jours à l’urgence. L’établissement de santé indique que 19 « TSO » ont été enregistrés à l’urgence — tous quarts de travail confondus — durant la semaine du 29 janvier. Mais ce nombre s’élevait à 7 la semaine précédente, souligne-t-on. Le CIUSSS assure que la situation « devrait s’améliorer » au cours des prochains jours.
Malgré tout, Denis Cloutier appréhende la fin du détournement des ambulances de Maisonneuve-Rosemont vers d’autres hôpitaux montréalais. Celle-ci est prévue à la mi-février. « Est-ce qu’ils vont avoir réussi à trouver suffisamment de monde pour rouvrir les vannes ? » demande-t-il. D’après lui, la médiation donne espoir aux troupes, mais le moral demeure « précaire ».
Le syndicat rappelle que 50 % des postes de soir de l’urgence et 70 % de ceux de nuit sont actuellement non pourvus.