Les hôpitaux montréalais doivent appliquer leur «plan de surcapacité»

Le plan est déclenché une fois que le taux d’occupation atteint 140 % et que 40 % des patients sur civière sont en attente d’admission dans une unité d’hospitalisation.
Adil Boukind Archives Le Devoir Le plan est déclenché une fois que le taux d’occupation atteint 140 % et que 40 % des patients sur civière sont en attente d’admission dans une unité d’hospitalisation.

Les hôpitaux de la grande région de Montréal sont tenus depuis lundi de mettre en oeuvre un « protocole de surcapacité » afin que les étages accueillent davantage de patients lorsque l’urgence déborde. Dans une lettre envoyée vendredi aux présidents-directeurs généraux des établissements de santé, les sous-ministres adjoints Lucie Opatrny et Daniel Desharnais indiquent que « les plans doivent être mis en place d’abord dans le Grand Montréal, au plus tard le 19 décembre prochain ».

En mêlée de presse mercredi matin, le ministre de la Santé Christian Dubé avait indiqué que les plans de surcapacité seraient implantés graduellement au Québec, selon les établissements et leur situation. Il n’avait pas fait mention du délai imposé aux établissements de la grande région de Montréal. « Tout le monde ne peut pas aller à la même vitesse, avait-il dit. […] Il y en a qui sont déjà là, il y en a qui vont le faire, mais ça va prendre quand même quelques semaines. »

Le Devoir a obtenu la lettre acheminée aux p.-d.g. ainsi que la directive ministérielle l’accompagnant. Il y est écrit que le plan de surcapacité doit être déclenché lorsque le taux d’occupation sur civière à l’urgence atteint 140 %. Il faut toutefois mettre en place des mesures avant d’en arriver là.

La directive, qui émane de la cellule de crise sur les urgences, indique notamment qu’entre 100 % et 140 %, les médecins spécialistes doivent offrir des consultations aux patients de l’urgence « de 8 h à 18 h du lundi au vendredi et la fin de semaine de 8 h à 17 h, avec obligation de répondre ». À ce stade, le secteur de l’imagerie doit réaliser des échographies jusqu’à 18 h et des tomodensitométries (des « scans ») jusqu’à 22 h.

Les étages, eux, doivent admettre « l’équivalent de deux patients en surcapacité temporaire par unité en fonction du nombre de congés signés ou probables, et ce, en fonction de la moyenne de congés de l’installation par jour ». Une unité « pourra recevoir trois surnuméraires et l’autre un, selon les réalités de chaque établissement », précise-t-on.

Le plan est déclenché une fois que le taux d’occupation atteint 140 % et que 40 % des patients sur civière sont en attente d’admission dans une unité d’hospitalisation. Le nombre de patients surnuméraires accueillis aux étages grimpe alors d’un cran (par exemple, l’équivalent de quatre patients en surcapacité par unité).

Lorsque le taux d’occupation dépasse les 160 % et que 60 % des patients sur civière sont en attente d’admission, les étages accueillent encore plus de patients surnuméraires. À ce moment, les hôpitaux doivent aussi réorienter « minimum 10 % des patients admis sur civière vers la médecine de jour, pour éviter l’hospitalisation ». Ils doivent également diminuer le nombre d’opérations « afin d’atteindre [un taux de] moins de 140 % dans les prochaines 24 heures », lit-on dans la directive.

Dans la directive, la cellule de crise demande aux établissements de santé de désigner « obligatoirement » une personne responsable de « déclencher les plans de surcapacité » dans chaque hôpital.

Questionné au sujet de la mise en application du plan de surcapacité dans la grande région de Montréal, le ministère de la Santé et des Services sociaux a dit s’attendre « à ce que les plans de surcapacité des établissements soient prêts ». « Les établissements ont la responsabilité de les déclencher et de les mettre en oeuvre lorsque la situation le nécessite », a-t-il ajouté.

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