Québec bonifie l’une des mesures mises en place pour réduire l’achalandage dans les urgences à l’approche du temps des Fêtes : la ligne pédiatrique 811 est maintenant disponible dans toutes les régions de la province. Malgré cette annonce, qui s’ajoute à plusieurs autres, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’attend à un temps des Fêtes « difficile » dans les urgences au Québec.

« On sait que les contacts vont augmenter », a-t-il dit lors d’une mêlée de presse, tenue après sa visite de l’urgence de l’hôpital Charles-Le Moyne, situé à Greenfield Park. « Il va y avoir un achalandage supplémentaire qui va suivre la période des Fêtes. »

Le ministre Christian Dubé estime que les mesures mises en place, comme la ligne pédiatrique 811 et les cinq cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS), permettent « d’amenuiser un peu l’impact des trois virus [grippe, COVID-19 et virus respiratoire syncytial] ».

Au cours des derniers jours, les urgences ont enregistré quotidiennement 10 000 visites, soit le même nombre qu’il y a un an. En 2021, le Québec ne faisait toutefois pas face à une vague de virus respiratoires, a souligné Christian Dubé.

« J’aimerais ça qu’on soit à 8000 visites par jour ou à 7000, mais d’être capable d’être resté au niveau actuel dans le grand contexte difficile qu’on a, moi, je pense que c’est un accomplissement », a ajouté le ministre. Sans les mesures actuelles, quelque 15 000 Québécois auraient « peut-être » pu se présenter dans les urgences, selon lui.

Christian Dubé demande néanmoins aux Québécois de suivre les recommandations de la Santé publique pour « donner un coup de main » aux urgences.

Il invite aussi les infirmières retraitées à prêter main-forte à la ligne pédiatrique 811 en s’inscrivant à « Je contribue ». Jusqu’à présent, quelque 300 personnes ont répondu à son appel lancé il y a trois semaines, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux. Mercredi matin, près de 90 personnes avaient été embauchées, indique le ministre.

Des taux d’occupation élevés

« On en prendrait encore », a dit Christian Dubé. Selon lui, davantage de professionnels pourraient se manifester au cours des prochaines semaines, puisque le programme « Je contribue » se poursuivra au-delà du 31 décembre, comme convenu avec les syndicats, actuellement en négociation avec le gouvernement.

La situation dans les urgences demeure difficile, encore aujourd’hui. Selon le site Web Index Santé, le taux moyen d’occupation au Québec s’élevait mercredi vers midi à près de 130 %. Dans Lanaudière, celui-ci atteignait 200 %, soit le plus élevé de la province. Il était de 154 % en Montérégie, 137 % à Laval et 128 % à Montréal.

Pour réduire la pression sur les urgences, Christian Dubé a rappelé que la cellule de crise — mise sur pied il y a deux mois — avait recommandé la mise en place d’un plan de surcapacité prévoyant que les étages accueilleraient davantage de patients lorsqu’une urgence déborde. Le ministre n’a toutefois pas confirmé que ce protocole serait implanté d’ici Noël.

« Tout le monde peut pas aller à la même vitesse. Soyons très francs, a-t-il répondu. Il y en a qui sont déjà là, il y en a qui vont le faire, mais ça va prendre quand même quelques semaines. »

Le ministre a salué le travail des équipes de l’hôpital Charles-Le Moyne, qui ont mis en place diverses initiatives pour améliorer la fluidité hospitalière. Lors de son passage, le taux d’occupation avoisinait les 100 %. « C’est presque un miracle, a dit Christian Dubé. Ces gens-là travaillent depuis des années sur la fluidité dans l’hôpital. […] Ça, c’est plus long à faire que d’ouvrir une clinique d’IPS. »