Le virus fait son retour pour l’été

Porter le couvre-visage dans les « endroits bondés » et aller chercher sa quatrième dose : voici ce que recommande aux personnes à risque le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, en raison de la hausse de cas de COVID-19.
« On voit une remontée des cas et même des hospitalisations », a dit le Dr Boileau en point de presse. Mercredi, Québec a recensé une hausse de 34 personnes hospitalisées, pour un total de 1260. Le directeur national de santé publique a indiqué que les nouveaux sous-variants BA.2.12.1, BA.4 et BA.5, très contagieux, sont en ce moment responsables de trois cas de COVID-19 sur quatre au Québec.
La montée du nombre de cas devrait se poursuivre dans les prochains jours, a affirmé M. Boileau, qui espère une diminution au cours des prochaines semaines. Malgré la hausse de la transmission du virus et des hospitalisations, il est encore « trop tôt » pour parler d’une septième vague, a soutenu le Dr Jean Longtin, microbiologiste-infectiologue et expert clinique du ministère de la Santé, lors du point de presse.
Dans ce contexte, le Dr Boileau a invité les personnes immunodéprimées, les gens âgés de 60 ans et plus et ceux qui souffrent d’une maladie chronique à prendre leur rendez-vous pour une quatrième dose. Ils doivent toutefois s’assurer que leur dernière injection ou infection remonte à plus de trois mois.
Ces personnes particulièrement à risque de développer une forme grave de la maladie sont aussi encouragées à « reprendre le port du masque » si elles le souhaitent. Notamment lorsqu’elles se rendent dans des endroits où l’on « est très, très serrés avec d’autres personnes », comme des événements ou des festivals, a ajouté le Dr Boileau.
Depuis le 18 juin, il n’est plus obligatoire de porter un couvre-visage dans les transports en commun. En ce qui concerne les autres lieux publics, comme les commerces et les écoles, l’obligation a été levée le 14 mai dernier.
Le directeur national de santé publique a précisé qu’il n’envisageait pas d’imposer à nouveau des mesures à l’ensemble de la population, comme le port du masque. Le Dr Boileau estime aussi qu’il est possible de « profiter de son été » en gardant en tête que le virus circule toujours.
Selon le Dr Don Vinh, microbiologiste-infectiologue au CUSM, on ne doit pas nécessairement laisser tomber le port du couvre-visage parce qu’il n’est plus obligatoire. « Le problème est que quand le gouvernement décrète que ce n’est plus obligatoire [de porter le masque], les gens interprètent cette annonce comme la fin de la pandémie, alors que celle-ci est loin d’être finie. »
La recommandation de porter un couvre-visage demeure pertinente pour « toute personne qui veut continuer de se protéger des effets potentiels du virus avec la COVID longue », note Nathalie Grandvaux, chercheuse au centre de recherche du CHUM sur les infections virales respiratoires.
Jusqu’à 1500 hospitalisations
D’ici les deux prochaines semaines, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux prévoit une augmentation du nombre de nouvelles hospitalisations à environ 150 par jour, ainsi qu’une hausse du nombre de lits ordinaires occupés par des patients atteints de la COVID-19, qui atteindrait environ 1500. Aux soins intensifs, le nombre de lits augmenterait légèrement.
Le nombre de travailleurs de la santé absents en raison du virus, soit 6285 en date de mercredi, est aussi en hausse, a indiqué le Dr Luc Boileau. « C’est un élément qui nous préoccupe, considérant la situation précaire que nous vivons dans les hôpitaux l’été, a-t-il dit. C’est une période normale d’accalmie et d’absences pour raisons de vacances. »
Au sujet de la capacité du système de santé à gérer la hausse des infections, le Dr Boileau a rétorqué que le réseau n’était « pas nécessairement heureux, mais les gens sont capables d’être au rendez-vous et d’offrir les services ». Il a reconnu que la situation serait « plus difficile » à certains endroits.
Le Dr Luc Boileau a aussi rappelé que les vaccins étaient toujours « très efficaces » pour protéger contre les formes graves de la COVID-19, « même dans le contexte de ces nouveaux variants ».
De nouveaux vaccins de Moderna et de Pfizer, attendus cet automne, « vont probablement mieux couvrir les nouveaux variants », a souligné le Dr Jean Longtin. La quantité et la date d’arrivée de ceux-ci demeurent toutefois inconnues.