Des urgences seront fermées cet été au Québec

Six urgences à travers le Québec devront «partiellement» fermer leurs portes cet été.
Affaibli par la pénurie de personnel, le réseau de la santé ralentit le rythme. Six urgences du Québec devront « partiellement » fermer leurs portes cet été.
C’est ce qu’a annoncé mercredi, dans un communiqué, le ministère de la Santé et des Services sociaux. « La situation de pénurie de personnel est difficile partout au Québec, avec 7868 absences de plus qu’à la même période en 2021, toutes raisons confondues, pour un total d’environ 59 600 personnes absentes », peut-on lire dans un communiqué de presse paru en matinée.
En pratique, cela veut dire que les urgences de Lachine, à Montréal, de La Mitis, au Bas-Saint-Laurent, de Fortierville, au Centre-du-Québec, de Témiscaming-Kipawa, en Abitibi-Témiscamingue, ainsi que celles de Windsor et de Coaticook, en Estrie, auront des heures d’ouverture réduites ou devront temporairement détourner le service par ambulance. « C’est quand même un effet qu’on va essayer de minimiser », a soutenu le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, lorsqu’il a été abordé à l’entrée de la séance du Conseil des ministres.
L’élu caquiste convient que « ça va être encore plus difficile cet été ». Québec a promis des vacances aux employés du réseau exténués par la pandémie de COVID-19, et les efforts de recrutement stagnent. « C’est environ 8000 personnes [en moins] pour absences de maladie, absences de façon permanente, a-t-il dit. C’est difficile de recruter les gens, c’est excessivement difficile. »
Le ministre Dubé assure que le réseau mettra en place des mesures de mitigation dans les urgences concernées par des fermetures cet été. « Dans chacune de ces régions-là, on va avoir des corridors de service », a-t-il assuré.
« Échec total »
Mercredi, le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, a déploré un « échec […] total, lamentable et dévastateur » de la part du gouvernement de la Coalition avenir Québec. Le porte-parole en matière de santé de Québec solidaire, Vincent Marissal, a reproché à Christian Dubé de « partir en vacances sans avoir un plan ».
« Non seulement [il] ne va pas remplacer le quart des médecins qui partent à la retraite, mais en plus, [il] a été incapable de ramener les soignantes dans le réseau. Résultat, plusieurs hôpitaux du Québec vont subir des bris de services et des fermetures d’urgence. […] Combien de personnes vont se buter à des portes fermées dans les urgences du Québec cet été ? » a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le porte-parole en santé du Parti libéral du Québec, Monsef Derraji, voit dans la fermeture des urgences un symptôme de la « gestion chaotique » du gouvernement Legault. « Un système de santé qui nous coûte un milliard [de dollars] par semaine avec un piètre résultat », a-t-il gazouillé mercredi.
L’élu de l’opposition officielle craint qu’une situation comme celle de Senneterre en décembre se reproduise. Un homme était alors mort après un long trajet en ambulance, incapable de se faire soigner au CLSC de la municipalité d’Abitibi-Témiscamingue parce qu’il était fermé par manque de personnel.
« Sans rendez-vous dans les cliniques, sans médecin de famille, sans accès au sans rendez-vous, les gens voient l’urgence comme une porte de sortie. Et même cette porte est fermée », a ajouté M. Derraji en entrevue.
Le guichet d’accès à la première ligne promis par Christian Dubé pour accélérer le traitement des patients qui n’ont pas accès à un omnipraticien doit être déployé dans son entièreté d’ici le 1er septembre
7868
C’est le nombre d’absences
de plus qu’à la même période en 2021 dans
le réseau de la santé, toutes
raisons confondues, pour un total d’environ 59 600 personnes absentes.