Les vaccins contre la grippe aideraient à prévenir les risques liés à la COVID-19

Ce moyen détourné de prévenir la maladie pourrait sauver des milliers de vies si un nouveau virus frappait la planète.
Kirill Kudryavtsev Agence France-Presse Ce moyen détourné de prévenir la maladie pourrait sauver des milliers de vies si un nouveau virus frappait la planète.

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Les vaccins contre la grippe possèdent une propriété « surprenante ». Une dose de ces virus inactivés aiderait à prévenir les risques liés à la COVID-19.

C’est ce qu’affirme une étude qatarie relayée dans la revue Nature. Les chances de développer une forme grave de la COVID-19 avaient diminué de 90 % dans une population de 30 000 travailleurs de la santé vaccinés contre la grippe avant la pandémie, selon les chercheurs.

L’étude publiée début mai n’a pas été encore vérifiée par les pairs, mais « ça se peut que ça soit vrai », confirme Denis Leclerc, chercheur en vaccinologie à l’Université Laval.

Si le résultat est « surprenant », dit-il, le mécanisme sous-jacent l’est moins. Le vaccin contre la grippe « met la personne dans un mode antiviral », explique M. Leclerc. « Un bon vaccin va générer une bonne réponse immunitaire. […] Ça allume plein de récepteurs [des barrières face aux infections]. »

Ce mode défensif activé par le vaccin grippal ne dure en revanche pas très longtemps, selon les chercheurs du Qatar, entre six mois et deux ans au maximum. Les patients étudiés ont contracté la COVID-19 en moyenne six mois après leur vaccin contre la grippe.

 

D’autres cas de ce type de protection croisée existent dans le monde vaccinal. Le vaccin contre la tuberculose, par exemple, est utilisé dans la prévention du cancer de la vessie. « C’est une forme d’immunothérapie, si vous voulez », ajoute Denis Leclerc.

Son équipe travaille justement sur un médicament pensé pour stimuler l’ensemble de l’immunité chez une personne. « On parle plus de résistance que de combattre » le virus.

Ce moyen détourné de prévenir la maladie pourrait sauver des milliers de vies si un nouveau virus frappait la planète. « Ça aurait peut-être aidé au début de la pandémie », note Denis Leclerc. « Aussitôt qu’il y a un foyer d’infection, on peut traiter les personnes autour en stimulant la réponse immunitaire. »



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