Le test Pap remplacé par un test de détection du VPH
Des milliers de femmes pourront dire adieu au fameux test Pap. Le ministre de la Santé Christian Dubé annoncera mardi que cette procédure mal aimée de dépistage du cancer du col de l’utérus sera progressivement abandonnée pour être remplacée par un simple prélèvement par écouvillon.
Dans une lettre envoyée à toutes les directions, la sous-ministre adjointe à la Santé, la Dre Lucie Opatrny, invite les CISSS et les CIUSSS à réorganiser dès maintenant leur offre de services de laboratoire pour être en mesure d’offrir prochainement ce nouveau test aux patientes de toutes les régions du Québec.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus, maladie causée dans plus de 99 % des cas par le virus du papillome humain (VPH), consistera désormais à déceler la présence de ce virus grâce à un simple prélèvement génital réalisé à l’aide d’un écouvillon. Le VPH se transmet normalement lors de relations sexuelles.
Le MSSS donne ainsi suite à l’avis scientifique publié en janvier dernier par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), qui a jugé cette procédure plus sensible et moins lourde que le traditionnel test Pap.
Des détails dans les mois à venir
Autrefois recommandé tous les deux ou trois ans, le fameux test Pap (créé par le médecin grec Georgios Papanicolaou) nécessitait le prélèvement de cellules du col de l’utérus en cabinet médical, suivi de l’analyse cytologique du frottis en laboratoire pour détecter la présence de cellules anormales, pouvant potentiellement mener au développement d’un cancer utérin.
Pour des raisons d’efficacité, plusieurs pays ont déjà amorcé le virage vers la technique de dépistage simplifiée.
Cette annonce s’inscrit dans l’élaboration d’un vaste programme provincial de dépistage du cancer du col, que le MSSS veut semblable à celui annoncé pour le dépistage du cancer du poumon plus tôt cette année.
Les détails, les modalités et les étapes de mise en place de ce nouveau test seront annoncés au cours des prochains mois. L’INESSS recommande pour l’instant qu’il soit offert autant aux femmes non vaccinées que vaccinées contre le VPH.
En 2012, environ 70 % des Québécoises de 18 à 69 ans avaient passé un test Pap. Cet examen — qui s’ajoute à la vaccination des jeunes contre le VPH, offerte aux filles de la quatrième année du primaire depuis 2008, et aux garçons du même niveau depuis 2016 — aurait permis de réduire par un facteur de 6 à 7 l’incidence du cancer du col de l’utérus au Québec.
Selon le MSSS, 1 femme sur 168 au Canada sera atteinte du cancer du col de l’utérus au cours de sa vie. Au Québec, en 2021, pas moins de 290 cas de ce cancer ont été diagnostiqués, et 80 femmes en sont décédées.