Tous les adultes québécois peuvent maintenant prendre rendez-vous pour la quatrième dose

Graham Hughes La Presse canadienne

Il est maintenant possible pour les Québécois de 18 à 59 ans de prendre rendez-vous pour obtenir une quatrième dose de vaccin contre la COVID-19, a annoncé mercredi le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Celle-ci était déjà accessible aux 60 ans et plus depuis le 11 avril ; c’est dorénavant l’ensemble des adultes du Québec qui y ont accès.

La décision de la Santé publique est accueillie favorablement par la directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du CHUM, Nathalie Grandvaux. « Ce n’est pas une mauvaise idée, parce qu’on sait que l’immunité diminue avec le temps et en fonction des nouveaux variants — et il y en a beaucoup qui circulent en ce moment », explique la chercheuse.

Elle rappelle également qu’il ne s’agit pas d’une campagne de vaccination en tant que telle, mais seulement d’une possibilité pour tous d’obtenir cette deuxième dose de rappel. « Le gouvernement a beaucoup plus insisté sur l’importance de la quatrième dose pour les plus de 60 ans et les personnes immunodéprimées, puisque les données montrent qu’il y a un avantage de protection contre les formes sévères de COVID pour cette catégorie », affirme l’experte.

Elle croit que l’accent devrait plutôt être mis sur l’importance de la troisième dose, qui est essentielle pour se protéger des variants « même si on a eu une infection par Omicron ou par BA.2, puisqu’on sait qu’une infection ne donne pas l’immunité ». Au Canada, un peu moins de 48 % de la population s’est prévalue d’une troisième dose de vaccin.

Mme Grandvaux souhaite que la quatrième dose fasse l’objet d’une véritable campagne de vaccination à la rentrée. « J’espère que ce sera fait en août, avant que les cas remontent », dit-elle.

Le ministère a par ailleurs précisé sur Twitter que le Comité sur l’immunisation du Québec n’avait toujours pas formulé de recommandation quant à l’administration de cette deuxième dose de rappel. La chercheuse Grandvaux croit cependant que ces experts se prononceront « d’ici peu ».

Elle a néanmoins espoir de voir d’autres vaccins plus efficaces être mis au point. « Des chercheurs travaillent actuellement sur des vaccins intranasaux qui empêcheraient l’infection au lieu de la bloquer partiellement, comme le font nos vaccins en ce moment. »

L’annonce de l’offre de la quatrième dose à l’ensemble des adultes québécois est survenue quelques heures après que le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a annoncé en conférence de presse la fin du port du masque obligatoire dans les lieux publics le 14 mai. Concernant la quatrième dose, il a alors déclaré : « C’est sûr que le jeune adulte en pleine forme qui a eu deux doses ou qui a fait l’Omicron ou le BA.2, peut-être qu’on ne lui dira pas “cours après, vas-y absolument !” »

La Santé publique s’attend toutefois à ce que la province connaisse une septième vague de COVID-19 cet automne.

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