Fin du masque obligatoire à l’intérieur dès le 14 mai au Québec
Dès le 14 mai, les Québécois ne seront plus obligés de porter le masque dans les lieux publics intérieurs comme les commerces, les écoles et les services de garde. Le masque demeurera toutefois exigé dans les hôpitaux, les cliniques médicales, les CHSLD et les transports en commun afin de protéger les plus vulnérables.
En point de presse mercredi, le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, a justifié la levée du port obligatoire du masque par l’amélioration de la situation sanitaire. Tous les indicateurs sont « à la baisse » : nombre de cas de COVID-19, d’hospitalisations, de travailleurs de la santé absents, d’élèves infectés et d’éclosions, a-t-il énuméré. « On est en voie de sortir de cette sixième vague », a affirmé le Dr Boileau.
Dans ses dernières projections publiées mercredi, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) prévoit, d’ici deux semaines, une diminution des nouvelles hospitalisations, ce qui porterait le nombre de lits occupés par des patients atteints de la COVID-19 à 1327 (avec un intervalle de confiance entre 1214 et 1450). On en comptait 2176, mercredi.
Malgré cette embellie, le Dr Boileau a prévenu les Québécois que le virus continuerait de se propager au cours des prochaines semaines, mais à une vitesse moins grande. « On doit tout de même rester prudent. La pandémie, elle, n’est pas terminée », a-t-il insisté. Le virus de l’influenza fait aussi un retour en force au Québec, après deux ans d’absence.
« Même si le port du masque n’est plus obligatoire pour les lieux publics, ça ne veut pas dire que c’est une interdiction de l’utiliser, a souligné le Dr Boileau en point de presse. On pourra le porter par choix personnel ou par souci de protéger les autres. »
La Santé publique recommande aux personnes vulnérables, comme les immunodéprimés, de continuer à porter le masque dans les lieux publics. Elle le suggère aussi dans les résidences privées pour aînés et les ressources intermédiaires et de type familial.
Transports collectifs
Le directeur national de santé publique par intérim justifie le maintien du port du masque dans les transports collectifs « pendant un certain temps », en raison des difficultés à « contrôler l’achalandage » et à y maintenir une distance entre les passagers. Cette obligation pourrait toutefois être levée « au cours du printemps ».
Les autorités rappellent que les personnes qui ont eu la COVID-19 doivent porter le masque pendant un minimum de cinq jours lors de toute interaction sociale suivant leur isolement. Les gens qui vivent avec une personne infectée doivent quant à eux le porter pendant 10 jours.
Malgré l’allègement annoncé mercredi, le Dr Boileau ne prévoit pas un sursaut dans le nombre de cas de COVID-19 après le 14 mai. « Nos calculs et nos projections montrent que ça va arriver à un bon moment où la pente devrait continuer à baisser et ne pas générer une poussée supplémentaire de cas et d’hospitalisations. »
Les cas devraient aussi diminuer durant la saison chaude. « Si on regarde l’été dernier, on a eu environ trois mois de répit. L’été précédent, quatre mois de répit », a indiqué, lors du point de presse, le Dr Jean Longtin, médecin microbiologiste et expert clinique en appui à la gestion scientifique de la pandémie du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
La Santé publique s’attend à une septième vague à l’automne. Elle se prépare à une nouvelle campagne de vaccination qui ciblera davantage les clientèles à risques de complications si elles attrapent la COVID-19. Une quatrième dose est déjà offerte aux 60 ans et plus.
« Ce qu’on veut, c’est surtout prévenir les infections graves, et il y a des gens qui sont plus vulnérables à cause de l’âge, d’abord, ou encore ceux qui souffrent de maladies particulières ou qui ont un système immunitaire moins efficace pour toutes sortes de raisons. […] Ces gens-là doivent être protégés », a expliqué le Dr Luc Boileau.
Le directeur national de santé publique par intérim n’a pas l’intention de restreindre l’accès aux Québécois pour une dose de rappel l’automne prochain. « C’est sûr que le jeune adulte en pleine forme qui a eu deux doses ou qui a eu l’Omicron ou le BA.2, peut-être qu’on ne lui dira pas : “cours après, vas-y absolument”. » Selon le MSSS, 38 % des 18 à 39 ans ont reçu jusqu’à présent leur troisième dose.
Questionné à savoir si le port du masque pourrait redevenir obligatoire lors de la septième vague, le Dr Boileau a répondu qu’il « n’est pas dans l’intention de ramener des mesures ». « Il n’y a personne au monde qui est capable de prédire ce qui va arriver avec le coronavirus », a-t-il nuancé. De nouveaux variants peuvent apparaître. « On n’est pas à l’abri d’une surprise qui va, tous sur la planète, nous porter à ajuster nos mesures. »
Le bilan de la COVID-19 au Québec mercredi:
Les autorités sanitaires rapportent mercredi 2176 hospitalisations liées à la COVID-19 sur le territoire québécois, une baisse de 19 par rapport à la veille. Parmi celles-ci, 78 patients se trouvent aux soins intensifs, deux de plus.Québec signale aussi 30 décès supplémentaires de la maladie et recense officiellement 1630 nouveaux cas de COVID-19.
Par ailleurs, 7586 travailleurs de la santé sont absents en raison de la maladie.
Depuis le début de la pandémie, 1 047 462 infections ont été signalées, et 15 066 d’entre elles se sont avérées mortelles.