Objectif 14 mai pour la fin du masque obligatoire au Québec

Le directeur national de santé publique par intérim, Luc Boileau, a déclaré jeudi avoir bon espoir de lever l’obligation du port du masque dans les lieux publics intérieurs le 14 mai. D’ici là, le couvre-visage demeure de rigueur au Québec.

« On anticipe réellement qu’on va être capables de le retirer le 14 [mai]. On est sérieux là-dessus », a-t-il déclaré en point de presse. La Santé publique fera une recommandation à ce sujet au gouvernement lundi.

« On parle du retrait du masque dans les lieux publics », a ensuite souligné le Dr Boileau. Le port du couvre-visage devrait donc continuer d’être imposé dans les transports en commun, les hôpitaux et les centres d’hébergement pour personnes vulnérables au-delà du 14 mai.

Devant les journalistes, l’expert en santé publique a admis avoir eu espoir de pouvoir annoncer, dès jeudi, le retrait du masque à la mi-mai. Sauf qu’il a dû se raviser. « On se disait que si ça allait beaucoup mieux cette semaine, on serait capable de l’annoncer », a-t-il déclaré.

En mars, Québec avait présenté un plan de retrait des mesures sanitaires. Celui-ci prévoyait que l’exigence sur le port du masque dans les lieux publics serait levée au plus tard à la mi-avril.

Or, la sixième vague, nourrie par le variant BA.2, est venue bouleverser les plans du gouvernement. Bien qu’il estime que le sommet de cette vague soit « en toute probabilité derrière nous », le Dr Boileau a expliqué que la décroissance des cas est plus lente que lors des vagues précédentes.

« On n’est pas dans une descente comme ça, a-t-il dit en pointant la main vers le bas. On est plus sur un plateau qui descend. C’est une configuration différente par rapport à d’autres vagues, notamment [la vague] Omicron. »

Les dernières semaines ont aussi amené la Santé publique à revoir ses hypothèses au sujet des délais de réinfection. « On a réajusté nos consignes et on considère maintenant que le risque de réinfection se situe plus à partir de deux mois, plutôt que trois mois », a déclaré le Dr Boileau.

Pour cette raison, Québec recommande aux personnes qui ressentent des symptômes dans les deux mois suivant une infection de se soumettre à un test de dépistage.

« Toujours en pandémie »

L’expert en santé publique a par ailleurs rappelé que le Québec était « toujours en période de pandémie ». Il a souligné que les experts du groupe CIRANO avaient recensé entre 35 000 et 40 000 cas quotidiens de COVID-19 la semaine dernière.

Un peu plus tôt, en commission parlementaire, le Dr Boileau avait été invité à commenter les propos de son homologue américain, Anthony Fauci. Celui-ci a déclaré mercredi que les États-Unis étaient « sortis de la phase pandémique ». Le Dr Fauci a ensuite nuancé ses propos pour préciser que « la phase aiguë » de la pandémie était à son avis terminée au sud de la frontière. « Moi, je ne considère pas que nous sommes en dehors de la pandémie », a de son côté déclaré le Dr Boileau.

Le virus a cependant évolué pour devenir plus contagieux, mais moins agressif, a poursuivi l’expert. Seulement 5 % des patients hospitalisés avec ou pour la COVID-19 se retrouvent aux soins intensifs, a illustré le Dr Boileau. « Il y a deux ans, c’était 40 %. Alors, on a un virus qui est moins virulent, mais qui peut quand même être mortel, et qui l’est tous les jours. »

Pour cela notamment, la Santé publique n’entend pas modifier ses consignes sur l’isolement des personnes atteintes ou craignant être atteintes de la COVID-19. « On voudrait que ça devienne un peu un réflexe normal : on a des symptômes, on s’isole, on porte le masque, on reste à la maison », a souligné le Dr Jean Longtin, microbiologiste et expert clinique du ministère de la Santé.

Le Dr Boileau a quant à lui dit souhaiter que le port du masque « entre dans les mœurs ». « D’ailleurs, quand le masque va être retiré, on s’attend à ce que plusieurs personnes le portent, et avec raison », a-t-il affirmé.



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