Testé positif à la COVID-19 505 jours d’affilée

Un malade déclaré positif à la COVID-19 l’est resté pendant 16 mois — jusqu’à sa mort —, selon une étude consacrée à l’évolution du virus chez les patients étant immunodéprimés.
Le patient, dont l’identité n’a pas été révélée, avait obtenu un test positif pour la première fois à la mi-2020 et présentait des problèmes respiratoires. Il est resté positif à tous les tests (environ 45) jusqu’à sa mort, 505 jours plus tard, a indiqué la Dre Gaia Nebbia, coautrice de l’étude. Il s’agit du plus long cas connu d’infection au coronavirus, selon un communiqué du Congrès européen de microbiologie et de maladies infectieuses, qui se tient à Lisbonne du 23 au 26 avril, où sera présentée l’étude.
L’étude, menée par des chercheurs du King’s College et de l’hôpital Guy’s and St. Thomas de Londres, s’est penchée entre mars 2020 et décembre 2021 sur le cas de neuf patients immunodéprimés présentant une infection persistante au virus.
Tous ont été positifs au minimum pendant huit semaines, et deux l’ont été pendant plus d’un an. Parmi les neuf patients, quatre sont décédés et quatre ont fini par guérir. Un dernier malade était toujours infecté début 2022, 412 jours après avoir obtenu un premier test positif. « Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitement sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection », a indiqué la Dre Nebbia.
L’étude visait à étudier les mutations du virus chez les patients infectés pendant des mois. Chez un des malades, le virus était porteur de 10 mutations apparues séparément dans plusieurs variants majeurs. « Nous avons voulu caractériser l’évolution virale chez ces individus qui pouvaient accumuler des mutations au cours de leur infection persistante. C’est une des hypothèses pour l’émergence de variants », explique la chercheuse. Des mutations du virus ont été observées chez cinq des neuf malades.
Selon les estimations de l’Office national des statistiques publiées vendredi, 38,5 millions de personnes ont eu la COVID-19 en Angleterre entre la fin d’avril 2020 et la mi-février 2022, soit 70 % de la population.