Le masque contre la grippe, comme pour la COVID-19, dit la Dre Mylène Drouin

La Dre Drouin s’attend à ce que les hospitalisations augmentent encore d’ici les dix prochains jours.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir La Dre Drouin s’attend à ce que les hospitalisations augmentent encore d’ici les dix prochains jours.

La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, croit qu’il ne faut pas lever l’obligation de porter le masque dans les lieux publics tant que le Québec n’est pas « bien confortablement installé dans la pente descendante de la courbe » de COVID-19. Cette mesure de protection est d’autant plus importante, selon elle, qu’une saison grippale s’annonce.

« On a été vaccinés [contre la grippe] il y a quand même un certain temps, rappelle la Dre Drouin, en entrevue avec Le Devoir. C’était au mois de novembre pour les plus vulnérables. »

Le directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, avait déjà annoncé il y a une semaine que le port du masque allait être exigé dans les lieux intérieurs au moins jusqu’à la fin d’avril. D’après la Dre Drouin, la réévaluation de cette mesure doit s’effectuer non seulement à la lumière des cas de COVID-19, mais aussi à la lumière de ceux de l’influenza.

Dans la métropole, le nombre d’éclosions liées à la COVID dans les milieux de soins et les ressources pour itinérants — les seuls que la Santé publique recense maintenant — est passé de 59 il y a deux semaines à 90 la semaine dernière.

Parmi ces 90 éclosions, 31 ont eu lieu dans des résidences privées pour aînés, 30 dans des centres hospitaliers et 22 en CHSLD. « On en a eu une dizaine en itinérance, mais ce sont de petites éclosions, indique la Dre Drouin. On est quand même contents de voir que ce n’est pas une flambée. »

Selon la directrice régionale, la sixième vague de COVID-19 n’a pas encore atteint son sommet à Montréal, mais la progression de la maladie ralentit. « On a une hausse des hospitalisations, mais de moindre importance en proportion de ce qu’a pu connaître le reste du Québec », observe-t-elle.

Capacité hospitalière

 

Le dernier bilan dans les hôpitaux montréalais fait état de 418 patients atteints de la COVID-19, dont 24 aux soins intensifs. « Somme toute, on s’en sort quand même bien, dit-elle. La capacité hospitalière n’est pas compromise, même avec le fait qu’il y a beaucoup de travailleurs de la santé touchés. »

La Dre Drouin s’attend à ce que les hospitalisations augmentent encore d’ici les dix prochains jours. Cela n’aura toutefois rien à voir avec la cinquième vague, précise-t-elle.

La médecin explique qu’Omicron frappe davantage les aînés montréalais en ce moment. L’incidence a « progressé beaucoup chez les 75 ans et plus » et la hausse des visites de personnes âgées dans les urgences montréalaises en témoigne, ajoute-t-elle. « Même si ces individus ont été vaccinés, il y a toujours une proportion [d’entre eux] qui peut développer une forme plus sévère de COVID-19, affirme la Dre Drouin. Il y a des gens très vulnérables. »

Environ 85 % des 65 ans et plus à Montréal ont obtenu leur troisième dose de vaccin contre la COVID-19. « On a quand même des couvertures qui sont intéressantes chez les aînés », juge la directrice régionale. Pour la quatrième dose, il reste toutefois « un petit peu de travail à faire » chez les 80 ans et plus, selon elle. Une tournée de vaccination est en cours. « À peu près 25 % de nos 80 ans et plus ont eu leur deuxième dose de rappel pour le moment », affirme-t-elle.

La Dre Drouin rappelle aux Montréalais qui ont des symptômes s’apparentant à la COVID-19 de procéder à un test de dépistage rapide (en effectuant un prélèvement à l’intérieur des joues, à la base de la langue et dans les narines) et d’éviter de visiter des personnes vulnérables.

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