Guy Ouellette prêt à voter pour élargir l’aide médicale à mourir

À l’époque, en 2014, Guy Ouellette figurait parmi les 22 députés libéraux qui avaient voté contre la Loi concernant les soins de fin de vie lors d’un vote jugé libre à l’Assemblée nationale.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne

À l’époque, en 2014, Guy Ouellette figurait parmi les 22 députés libéraux qui avaient voté contre la Loi concernant les soins de fin de vie lors d’un vote jugé libre à l’Assemblée nationale.

Opposant à la loi sur l’aide médicale à mourir en 2014, le député indépendant de Chomedey, Guy Ouellette, est aujourd’hui prêt à voter pour son élargissement aux personnes inaptes.

C’est ce qu’il a confié dans une entrevue récente à La Presse canadienne, alors qu’il ajoutait sa voix à ceux qui pressent le gouvernement Legault de déposer un projet de loi avant la fin de la session.

À l’époque, en 2014, Guy Ouellette figurait parmi les 22 députés libéraux qui avaient voté contre la Loi concernant les soins de fin de vie lors d’un vote jugé libre à l’Assemblée nationale.

Il explique que l’opposition à la loi dans son comté lavallois était si forte qu’il ne pouvait faire autrement, même si personnellement, il était plutôt pour, ayant vu ses propres parents souffrir en fin de vie.

Ses commettants « ont fait signer des pétitions […] qui ont été apportées à mon bureau de comté », dit-il, en se remémorant une période tumultueuse où les gens n’hésitaient pas à lui signifier leur désaccord.

« Aujourd’hui, je n’entends plus de critiques dans mon comté. »

M. Ouellette croit que le « cheminement extraordinaire » dont il a été témoin dans sa circonscription de Chomedey est à l’image de ce qui s’est produit un peu partout au Québec au cours des dernières années.

« Le respect avec lequel la loi a été utilisée depuis les sept-huit dernières années a fait en sorte que ça n’a pas été un “free-for-all” ou une hécatombe, comme peut-être certains le craignaient », affirme-t-il.

Les gens avaient peur que, « parce qu’on avait l’aide médicale à mourir, ça se ferait dans n’importe quelle circonstance, pour n’importe quelle raison, de n’importe quelle façon ; […] ça ne s’est pas avéré ».

« Il n’y a pas eu de dérives », ajoute l’élu, qui a siégé toute l’année dernière à la commission spéciale sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir avec des députés d’autres formations politiques.

Le respect avec lequel la loi a été utilisée depuis les sept-huit dernières années a fait en sorte que ça n’a pas été un “free-for-all” ou une hécatombe, comme peut-être certains le craignaient.

Après avoir entendu une multitude d’experts, la commission a recommandé au gouvernement de permettre aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, par exemple, de signer une demande anticipée d’aide médicale à mourir.

La loi actuelle fixe des critères très stricts pour pouvoir réclamer d’un médecin qu’il abrège nos souffrances. Pour l’instant, au Québec, il faut être apte à consentir au moment d’obtenir l’aide médicale à mourir, sauf exception.

Comme l’ont fait précédemment les députés Véronique Hivon (PQ), Vincent Marissal (QS) et David Birnbaum (PLQ), Guy Ouellette implore le ministre de la Santé, Christian Dubé, de penser au « bien-être de la société ».

« La population est rendue à cet endroit-là », souligne-t-il.

M. Dubé a déposé dans les dernières semaines trois projets de loi, ainsi qu’un plan de réorganisation du système de santé. Il reste sept semaines de travaux parlementaires avant le scrutin du 3 octobre.

 

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