La fièvre du Nil gagne du terrain chez nos voisins
Washington — La fièvre du Nil occidental, une maladie virale transmise par des moustiques qui a fait cinq morts en deux semaines aux États-Unis, s'étend désormais du sud vers le reste du pays, avec un cas dépisté dans l'Illinois et un autre à Washington.
Dernier cas en date, la maladie a été dépistée chez un homme de 55 ans, atteint de leucémie et habitant la capitale américaine, ont annoncé les autorités sanitaires. Mercredi, un cas avait pour la première fois été signalé dans le nord du pays, dans l'État de l'Illinois, alors que la maladie semblait pour l'instant limitée aux États du sud: Louisiane, Mississippi et Texas.Signe de la progression du virus signalé pour la première fois sur le continent nord-américain à New York en 1999, les autorités sanitaires de Washington ont pu déterminer que des moustiques émanant de 40 points d'eau différents dans la ville de Washington étaient porteurs de la maladie. L'alerte avait été donnée à la fin juillet lorsque le corps d'un oiseau retrouvé mort sur la pelouse de la Maison-Blanche avait été analysé: il était infecté.
«Le virus du Nil occidental est ici», a confirmé mercredi soir James Buford, le directeur du département de la santé à Washington. «Nous avons déterminé où se concentre la maladie et, sur la base de ces données, nous allons protéger nos administrés», a-t-il ajouté.
Les autorités de la Louisiane, où sont survenus pour l'instant tous les décès dus à la maladie cette année, ainsi que les autres États du sud mènent depuis une semaine une campagne de prévention en répandant de l'insecticide le long des routes et en conseillant à la population de rester à l'écart des points d'eau où se reproduisent les moustiques.
Depuis le début de 2002, la fièvre du Nil a touché 113 personnes, dont 71 en Louisiane, 28 au Mississippi, 12 au Texas, une dans l'Illinois et une à Washington, selon le décompte des cas confirmés établi hier par les Centres de contrôle des maladies (CDC) d'Atlanta.
En début de semaine, la directrice des CDC, Julie Gerberding, avait averti que le virus du Nil causerait un problème durable aux États-Unis, face auquel les autorités locales et les individus devaient prendre des mesures de prévention. Mme Gerberding avait estimé que le virus était en progression, «ce qui donne un certain caractère d'urgence» à la situation.
C'est en effet la plus grave épidémie de cette maladie depuis son arrivée mystérieuse à New York en 1999, probablement dans les soutes d'un avion ou d'un bateau. Durant le premier semestre de 2002, presque autant de cas ont été dépistés qu'entre 1999 et 2001, période durant laquelle 149 personnes avaient développé la fièvre du Nil, dont 18 en étaient mortes. Le bilan total s'établit à 23 morts.