Un entretien avec Pauline Martin - Bélier ascendant lapin

Pauline se repose cet été. Elle se remet d'une hystérectomie qui l'a précipitée dans la ménopause, mais qui la sauve des hémorragies qu'elle endurait depuis trois ans. «Je trouve que c'est long de remonter de ça, je trouve ça difficile un peu, j'avoue.»

«Faut dire que la principale raison pour laquelle j'ai une hystérectomie, c'est l'anémie, j'étais tannée. À tout bout de champ tu te retrouves trop fatiguée et tu te dis: "Ah! oui, c'est vrai, ça doit être mon ferÉ" Surtout que les suppléments, moi, j'ai de la misère. Il y a une mode, tout le monde prend des supplémentsÉ J'ai connu dans ma carrière d'actrice tellement de gens qui n'avaient pas le temps de manger et se bourraient de suppléments que c'est presque une allergie que j'ai développée.»

Le Devoir. Alors ton alimentation doit être importante dans ta vie?

Pauline Martin. T'as pas idée! Pour moi, c'est primordial. J'ai eu trois enfants, j'ai allaité, et tellement de gens me demandaient: «Comment tu fais?» Je répondais: «Je mange bien, et je prends le temps de manger. Je ne suis pas capable de manger vite.» Écoute, j'ai été macrobiott' à l'âge de 21, 22 ans, macrobiott' tu mâches 60 fois chaque bouchée, tsé. Alors moi, j'ai pris des habitudes de vache, je broute! Et je suis très très légumes. Mes enfants m'appellent madame salade. Je suis bélier ascendant lapin! Je mange tellement lentement que je désespère les gens quand je vais au restaurant. Sauf que j'ai toujours eu une digestion et une élimination extraordinaires.

Je suis une adepte de la médecine alternative. J'utilise les deux médecines depuis très longtemps. Principalement l'acupuncture. J'ai fait beaucoup de physiothérapie, à cause d'un problème de jambes qui, étrangement, s'est corrigé avec les années. J'avais des luxations récidivantes aux genoux, c'est une malformation. Mes genoux débarquaient. J'ai passé au moins le tiers de ma jeunesse avec des béquilles. T'es la première personne à qui j'en parle. Dans ce métier-là, si t'as le moindrement un petit bobo ça devient énorme. Alors je ne voulais pas que ça empêche les gens de m'engager, et surtout, je ne voulais pas que les gens me disent: «Ah! Tu pourras pas faire ci, tu pourras pas faire ça.»

Le Devoir. Pourquoi tu m'en parles?

P. M. Parce que j'ai réalisé que ça a beaucoup conditionné mon rapport à mon corps et à ma santé. Quand j'avais 36 ans, je suis allée voir un orthopédiste, un grand spécialiste du genou qui voulait m'opérer à tout prix. J'étais couchée sur la table pendant qu'il m'examinait, et il a tout dessiné au feutre ce qu'il ferait à mes genoux. Quand je suis rentrée chez nous et que j'ai regardé, ça m'a traumatisée. Il m'avait dit que si je ne me faisais pas opérer, à 45 ans j'étais en chaise roulante. Il ne pouvait pas me garantir qu'après, ma jambe déplierait complètement, et ça hypothéquait presque deux ans de ma vie. Finalement, j'ai fait: «Ben voyons donc.» Je me rappelle, j'étais dans son bureau, et je lui dis: «J'ai le choix entre la gaffe que vous pourriez faire et la gaffe que le bon dieu a fait.» Il a répondu: «C'est à peu près ça. Savez-vous je pense que je vais choisir le bon dieu, parce qu'au moins je suis habituéeÉ» Mon oncle qui est physiatre m'a dit: «Pauline tu as fait le bon choix, car tu as la connaissance kinétique de ton corps et il faudrait que tu reprennes à zéro avec un genou qu'on te fabriqueraitÉ» Tout ça pour dire que c'est là où la médecine alternative a pris de la place dans ma vie. Un chiro m'a réalignée, m'a conscientisée sur des postures meilleures pour moi, j'ai fait des exercices, pendant des mois. Donc, du fait de mon infirmité, j'ai été initiée à une certaine autoguérison, je suis devenue plus responsable de ma santé, et ça a changé toute ma vie.

Moi j'aurais tellement un bon slogan pour le système de santé. Ils devraient faire de gros panneaux: «Moi je m'occupe de ma santé, mon médecin s'occupe de mes maladies.» J'irais même plus loin. Je trouve que chacun devrait posséder son dossier, comme on a les carnets de santé de nos enfants.

Le Devoir. Tu m'as déjà dit que tu voulais devenir massothérapeute?

P. M. Je suis encore prise par mon métier, j'adore mon travail à la radio. Mais je n'ai pas renoncé. Après les cours et les lectures que j'ai faits, je voudrais aller chercher d'autres techniques. Je me fais aussi mes propres massages. Tu sais, se guérir soi-même, c'est tellement possible. Si j'ai un malaise gastrique, je me fais digérer en me massant; si je fais de l'aérophagie, je peux régler ça par la respiration et la relaxation. J'interdis à mon corps d'avoir certaines maladies.

P. M. Je suis encore prise par mon métier, j'adore mon travail à la radio. Mais je n'ai pas renoncé. Après les cours et les lectures que j'ai faits, je voudrais aller chercher d'autres techniques. Je me fais aussi mes propres massages. Tu sais, se guérir soi-même, c'est tellement possible. Si j'ai un malaise gastrique, je me fais digérer en me massant; si je fais de l'aérophagie, je peux régler ça par la respiration et la relaxation. J'interdis à mon corps d'avoir certaines maladies.

Le Devoir. Tu crois à ton pouvoir sur toi-même?

P. M. Totalement. Prends un malade affaibli, alité. Si tu le touches avec bonté en lui disant: «Ça va aller mieux aujourd'hui», il va aller mieux. Je fais la même chose avec moi-même. C'est une pensée positive, et ça a un pouvoir inouï. Je suis profondément convaincue de l'effet physique de la pensée. Notre état d'esprit conditionne l'état de notre corps, complètement.

Le Devoir. Et toi qui es aussi une comique, tu fais rire les gens?

P. M. Le rire est une secousse qui libère, une cascade qui dénoue les tensions. Je suis certaine que c'est une source de santé. La santé, c'est régler ses problèmes au fur et à mesure. On a des noeuds, il faut les dénouer: on admet. Je trouve important d'éliminer les éléments de stress. Tu sais, le massage, c'est dénouer les noeuds dans les fibres musculaires. Nos noeuds empêchent une bonne oxygénation, empêchent les liquides du corps de bien circuler et de faire leur travail d'irrigation. Eh! bien c'est la même chose qu'il faut faire au niveau psychologique. Et le rireÉ Si je peux rire avec toi, c'est que je t'accepte. Rire est le terrain par lequel on laisse une voie de communication entre nous. Si tu ne ris pas, tu ne peux pas être en santé. On doit se libérer de nos tensions, physiquement et psychologiquement. Et moi, j'ai besoin de faire rire.

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