Bientôt la fin de la pénurie de tests rapides au Québec?

Un mois après les importantes ruptures de stock d’avant Noël, la pénurie de tests de dépistage rapide de la COVID-19 que connaît le Québec pourrait bientôt être chose du passé avec la livraison mardi de 600 000 boîtes de tests, distribuées dans la plupart des pharmacies, et une remise déjà entamée dans les écoles primaires.
La liste de clients en attente d’une boîte de tests rapides du pharmacien Benoit Morin a fondu au fil des livraisons du mois de janvier, passant de 400 noms « à environ 50 » actuellement.
« Les choses se calment en pharmacie. Je pense que le problème d’approvisionnement, [cette] semaine, ça va être derrière nous », indique avec enthousiasme celui qui est également président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.
De légers retards dans la livraison par camion font en sorte que certaines pharmacies ne vont recevoir que mercredi leur part de la dernière cargaison de 3 millions de tests rapides livrée au Québec par le gouvernement fédéral. Il s’agit de la troisième livraison aux pharmacies depuis le début de l’année, chaque fois de la même quantité.
Bientôt au secondaire
Le compte des tests rapides arrivés au Québec en janvier se situe désormais à plus de 12 millions, sur les 31,5 millions promis par Ottawa au plus fort de la pénurie nationale.
Les trois quarts de ces tests (9 millions d’unités, ou 1,8 million de boîtes) ont pris la direction des pharmacies. Le reste (3,6 millions de tests) a été acheminé au réseau scolaire pour une distribution aux écoles primaires. Des élèves de Montréal commencent déjà, depuis la semaine dernière, à en rapporter à la maison.
Le petit outil de dépistage doit aussi faire son entrée à l’école secondaire, confirme la Fédération des centres de services scolaires du Québec.
Ces tests sont « attendus prochainement » dans les écoles. Dans les écoles primaires, les tests ont été distribués par paquet de cinq, mais au secondaire, ils seront mis à la disposition des élèves montréalais pour un dépistage dans l’enceinte de l’école.
« Un élève qui développe des symptômes en cours de journée pourra faire un test rapide à l’école, tout comme le personnel de ces établissements scolaires. À la lumière du résultat, il devra respecter les consignes d’isolement qui s’appliquent à sa situation », explique Alain Perron, porte-parole du Centre de services scolaire de Montréal.
Pas encore assez
La fréquence des arrivages de tests rapides au Québec ne suffit pas pour que la pénurie soit décrétée terminée, nuance toutefois Hugues Mousseau, le directeur général de l’Association québécoise des distributeurs en pharmacie.
« Au moment où on se parle, je ne suis pas prêt à dire qu’on répond à la demande », affirme-t-il.
Les 1,8 million de trousses de cinq tests Rapid Response de BTNX distribuées en pharmacie depuis le début de janvier ou en voie de l’être sont très loin de permettre la remise d’une boîte à chacun des sept millions de Québécois de plus de quatorze ans, calcule M. Mousseau.
Selon lui, la pénurie de tests rapides ne sera pas terminée tant que le Québec n’aura pas des stocks suffisants pour répondre aux demandes des pharmacies, comme c’est le cas pour les autres produits.
« Dans le cas des tests rapides, dès qu’on les reçoit dans les centres de distribution, on les laisse sur le quai de chargement, et en l’espace de quelques heures, on a fractionné les palettes pour les envoyer dans les plus de 1900 pharmacies du Québec. On n’a pas le temps de mettre les tests rapides dans nos inventaires qu’ils sont déjà repartis. »
De plus, les Québécois assez chanceux pour avoir mis la main avant Noël sur l’une des 900 000 boîtes de tests rapides écoulées en pharmacie ont maintenant le droit de récupérer une deuxième boîte gratuite. Le pharmacien Benoit Morin invite toutefois la population à faire preuve de parcimonie. « Si vous n’avez pas utilisé votre première boîte, ce n’est pas nécessaire de la renouveler. »
Le gouvernement du Québec s’attend à recevoir d’ici la fin janvier une seule autre commande de trois millions de tests sous forme de trousses de cinq. Le grand responsable de la distribution, Daniel Paré, s’est aussi plaint de ne pas savoir à quoi s’attendre pour les mois suivants.
Aucun des millions de tests commandés par le gouvernement du Québec lui-même n’est encore arrivé. L’entreprise MedSup Medical, qui s’est engagée à livrer 10 millions d’autotests en janvier, poursuit ses démarches auprès de Santé Canada pour l’homologation de sa technologie, achetée en Chine. Son directeur général, Keith Éthier, a confirmé au Devoir qu’une rencontre avec les autorités fédérales à ce sujet était prévue mardi.
Avec Marco Fortier