Le successeur d’Arruda «attentif» à la ventilation des écoles

Le nouveau directeur national par intérim de santé publique, Luc Boileau, compte vérifier s’il faut « moderniser » les avis scientifiques portant sur la ventilation des écoles primaires et secondaires.
Les acteurs du milieu scolaire augmentent la pression pour que le gouvernement Legault donne un coup de barre pour la qualité de l’air dans les écoles, à moins d’une semaine du retour en classe, toujours prévu pour lundi prochain, le 17 janvier. Lors d’un point de presse mardi, Luc Boileau a dit croire que « l’exercice scientifique a été fait avec soin » au sujet de la qualité de l’air dans les écoles.
« Il y a des avis qui sont déjà sur la table et qui sont en place pour ces aspects-là. Nous verrons s’il y a lieu de les ajuster, de les moderniser. Vous savez, dans cette pandémie-là, ce qu’on a appris, c’est qu’il faut gagner aussi en agilité et en humilité, parce qu’il y a des données scientifiques qui progressent un peu partout. […] Soyons attentifs à cela », a expliqué le candidat choisi par le gouvernement pour remplacer de façon intérimaire Horacio Arruda, qui a démissionné lundi soir.
Le Dr Boileau s’est engagé mardi à faire une recommandation d’ici jeudi au sujet de la réouverture ou non des écoles, qui ont été fermées avant Noël en raison de la flambée des cas de COVID-19 dues au variant Omicron.
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« Ça reste ma priorité, le retour à l’école », a lancé le premier ministre, François Legault, qui était aux côtés du Dr Boileau et du ministre de la Santé, Christian Dubé.
Transmission par aérosol
Les syndicats d’enseignants et d’autres catégories de personnel scolaire réclament des mesures fortes pour améliorer la qualité de l’air dans les écoles.
« Alors qu’il existe un consensus scientifique clair selon lequel le virus se propage notamment par aérosols, comment se fait-il qu’on en soit toujours à jouer à l’autruche ? Le ministre en est encore à annoncer l’installation prochaine de lecteurs de CO2 et à dire d’ouvrir les fenêtres alors qu’il faudrait procéder d’urgence à l’installation d’échangeurs d’air et d’unités portatives dans les classes et les locaux où la qualité de l’air est déficiente », a déclaré le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras.
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a indiqué la semaine dernière que près de 400 échangeurs d’air ont été distribués dans les écoles. Québec est prêt à fournir d’autres échangeurs d’air à toute école qui en ferait la demande, a-t-il précisé.
Plus de 50 000 lecteurs de CO2 ont aussi été envoyés aux centres de services scolaires. Le ministre a invité les gestionnaires à installer ces lecteurs en priorité dans les 10 % de classes dont le taux de CO2 dépassait les normes. M. Roberge a dit être confiant que 40 000 autres lecteurs de CO2 seront livrés au réseau le mois prochain.
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De son côté, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) se désole, elle aussi, d’une des solutions proposées par le gouvernement en cas de dépassement des niveaux de CO2 dans une classe : ouvrir les fenêtres et la porte de la classe — même par un froid sibérien comme cette semaine.
La FAE « exige que le gouvernement Legault procède à l’achat et à l’installation d’échangeurs d’air dans toutes les classes dans lesquelles une problématique d’aération et de ventilation subsiste. La stratégie sur laquelle s’appuie le gouvernement du Québec, qui consiste à avoir installé seulement 400 de ces appareils, est nettement déficiente puisqu’elle ne permet pas de régler les problèmes d’aération et de ventilation à la source, dans les milliers de classes concernées ».
Masques N95
Le syndicat appuie la campagne de vaccination des élèves et du personnel, mais estime que cette mesure est insuffisante. « La qualité de l’air devrait être au cœur de la stratégie de lutte contre la COVID-19 dans les établissements scolaires », a déclaré Sylvain Mallette, président de la FAE.
Les syndicats et les directions d’école réclament que le personnel scolaire ait accès aux masques N95, considérés plus sûrs que les masques de procédure actuellement offerts dans les écoles. Ils demandent aussi que l’ensemble du personnel ait accès aux tests rapides, et que les tests PCR soient accessibles dès maintenant aux employés des écoles spécialisées, qui sont de retour en classe.