Deux cas du variant Omicron détectés en Ontario

Le variant Omicron, qualifié de « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a été détecté sur le territoire canadien. Deux premiers cas ont été identifiés en Ontario, signe, selon une experte, qu’il sera bientôt détecté au Québec.
La ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, a précisé dimanche que les deux personnes sont dans la région d’Ottawa et qu’elles revenaient d’un voyage au Nigeria. Le variant B.1.1.529 a d’abord été détecté en Afrique du Sud, et cela a incité le gouvernement canadien à fermer ses frontières aux ressortissants étrangers qui ont séjourné dans sept pays de l’Afrique australe. Le Nigeria, qui est plutôt situé en Afrique occidentale, ne figurait pas sur la liste.
Mme Elliott et le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, le Dr Kieran Moore, ont déclaré dans un communiqué que Santé publique Ottawa procédait à la gestion des cas et des contacts, et que les patients ont été placés en isolement.
« Pour l’instant ça ne change pas grand-chose. C’est certain qu’on va en voir aussi au Québec, et il ne faudra pas plus paniquer pour le moment que ça, mentionne de son côté Nathalie Grandvaux, spécialiste des virus respiratoires et directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du CHUM. On s’attendait à ce qu’il soit détecté. À partir du moment où il avait été identifié en Afrique du Sud, on savait qu’on avait environ deux semaines de retard parce que ça prend environ deux semaines pour avoir les résultats. »
Les cas se sont multipliés, notamment en Europe. Des cas ont été détectés aux Pays-Bas, en République tchèque, en Italie, au Danemark, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni, mais aussi en Israël et en Australie.
C’est certain qu’on va en voir aussi au Québec, et il ne faudra pas plus paniquer pour le moment que ça
Selon l’OMS, plusieurs semaines pourraient être nécessaires pour déterminer les changements provoqués par Omicron en matière de contagiosité et de gravité de la maladie, et ses implications concernant les vaccins, tests et traitements. Celui-ci pourrait néanmoins être beaucoup plus transmissible.
« Il faut continuer d’appliquer les mesures de santé publique », estime Nathalie Grandvaux, en insistant sur l’importance de porter le masque, idéalement de type chirurgical ou même de niveau supérieur, pour limiter la transmission. « Nous avons eu des assouplissements récemment. Ce sont peut-être les endroits où nous avons le plus de risques de transmission. Est-ce qu’on devrait réviser ces normes de santé publique ? Pour l’instant, je dirais que non », analyse-t-elle.
À voir aussi
Le ministre de la Santé rassurant
Le gouvernement ontarien se dit prêt à réagir à l’arrivée du nouveau variant. « Nos capacités hospitalières et de soins intensifs restent stables, et la province continue de signaler l’un des taux les plus bas de cas actifs au pays », ont déclaré Mme Elliott et le Dr Moore.
Les deux ont néanmoins exhorté le gouvernement fédéral à prendre les mesures nécessaires pour rendre obligatoire le dépistage au point d’arrivée pour tous les voyageurs, quelle que soit leur provenance, afin de mieux se protéger contre la propagation de ce nouveau variant.
De son côté, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, dit avoir été mis au courant de la situation par l’Agence de la santé publique du Canada. Selon lui, l’identification rapide de ces deux cas démontre l’efficacité du système de surveillance au pays.
M. Duclos a voulu rassurer la population en déclarant « que la vaccination, de concert avec les mesures de santé publique et de protection personnelle, est efficace pour réduire la transmission de la COVID-19 et de ses variants dans les collectivités ».
Il a toutefois prévenu qu’il faut s’attendre que d’autres cas du variant Omicron soient découverts au Canada.
Les études autour d’Omicron se poursuivent, et Angelique Coetzee, qui est présidente de l’Association médicale sud-africaine et qui a traité une trentaine de patients contaminés par le nouveau variant de la COVID-19, a indiqué dimanche n’avoir constaté, pour l’instant, que des convalescences sans hospitalisation.
« Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de cas graves, mais pour l’instant, même les patients que nous avons vus et qui n’étaient pas vaccinés ont des symptômes légers », a-t-elle souligné à l’Agence France-Presse.
Avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse
Le Québec repasse sous les 1000 nouveaux cas
Le Québec est repassé sous le seuil des 1000 nouveaux cas. Selon les données publiées dimanche par le ministère de la Santé, 875 nouveaux cas ont été identifiés depuis le précédent bilan. Au cours des deux jours précédents, ce total était grimpé à 1171, samedi et à 1037, vendredi. Les autorités ont recensé 446 631 cas depuis le début de la pandémie. Santé-Québec indique que 483 de ces 875 nouveaux cas n’avaient pas été vaccinés ou avaient reçu une première dose il y a moins de 14 jours. Par ailleurs, 379 personnes nouvellement infectées avaient reçu deux doses depuis au moins sept jours. Aucun nouveau décès ne s’est ajouté au bilan des victimes. On déplore 11 574 morts liées à la COVID-19 depuis son apparition au Québec. La situation s’est légèrement aggravée dans les hôpitaux où le nombre de patients est passé de 205 à 216. Seize personnes ont été admises dans un centre hospitalier. On signale 48 personnes aux soins intensifs, 5 de plus que la veille. Le nombre d’éclosions actives a augmenté, passant de 667 à 670.
La Presse canadienne