Qu’est-ce qui explique que certains refusent le vaccin contre la COVID-19?

Au moment où la quatrième vague déferle sur le Québec et ailleurs, accentuant la pression sur le réseau de la santé et son personnel, le refus obstiné d’une minorité de la population de se faire vacciner contre la COVID-19 peut sembler incompréhensible pour certaines personnes, et même les choquer.

En dehors des motifs religieux et culturels, ou encore des problèmes de santé particuliers pouvant justifier de ne pas recevoir le vaccin, d’autres raisons peuvent expliquer le choix de ne pas se faire vacciner.

Dans un article publié sur le site La Conversation, la psychologue clinicienne et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal Geneviève Beaulieu-Pelletier, forte de plusieurs références scientifiques, offre un survol de neuf barrières psychologiques qui peuvent amener certaines personnes à hésiter à se faire vacciner ou à refuser la vaccination.

« Comme psychologue, je considère qu’il est essentiel de comprendre les raisons pour lesquelles une personne refuse de se faire vacciner, explique-t-elle. Car les mesures et les solutions mises en place pour inciter à la vaccination atteignent différemment les gens en fonction de leurs questionnements personnels. »

La plus évidente de ces barrières, a priori, est la peur, que ce soit la simple peur des aiguilles ou la peur associée aux effets secondaires du vaccin. Dans la même veine, certaines personnes « surveillent scrupuleusement tout ce qui pénètre dans leur corps, rappelle Mme Beaulieu-Pelletier. Elles ont un malaise viscéral à absorber un agent extérieur menaçant leur équilibre et leur intégrité ».

Une autre barrière est liée à une certaine « fatigue pandémique », une expression utilisée pour traduire un « sentiment d’impuissance et de découragement face à l’idée que la pandémie va perdurer, peu importe les efforts de vaccination, notamment devant la menace des nouveaux variants du virus », explique-t-elle.

D’autres personnes encore « sont sensibles aux répercussions de la pandémie, mais ne se sentent pas personnellement concernées », puisqu’elles jugent avoir une hygiène de vie qui ne les met pas à risque de souffrir des effets plus graves du virus.

L’anxiété que génère une situation comme une pandémie peut aussi mener à toutes sortes de réactions de déni, dont « le déni de la gravité de la maladie, le déni de sa propre vulnérabilité à contracter le virus, ou encore le déni de l’existence même du virus » . Il s’agit d’un « réflexe automatique et non conscient », pour « maîtriser l’angoisse ».

De son propre aveu, la liste de Geneviève Beaulieu-Pelletier n’est pas exhaustive. D’autres facteurs pourraient s’y ajouter. L’important, pour la psychologue, est de rester à l’écoute de tout un chacun, « car les mesures et les solutions mises en place pour inciter à la vaccination rejoignent différemment les gens en fonction de leurs questionnements personnels ». Connaître les raisons profondes du rejet de certaines mesures permettra de mieux guider les autorités dans l’élaboration de solutions pertinentes à l’avenir.

Ce texte est tiré de notre infolettre « Le courrier du coronavirus » du 4 octobre 2021. Pour vous abonner, cliquez ici.



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