En un an, la COVID-19 a emporté pas moins de 18 travailleurs de la santé

Si la première vague s’est avérée plus mortelle pour ceux œuvrant auprès des patients en raison du manque de matériel de protection adéquat, la seconde vague a généré beaucoup plus d’infections.
En un an de pandémie, pas moins de 18 travailleurs de la santé ont été emportés par la COVID-19 au Québec et plus de 41 000 ont été infectés par le coronavirus.
Les plus récents chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), en date du 9 mars, rappellent le lourd prix payé au cours des 12 derniers mois par les employés du réseau de la santé pour venir en aide aux dizaines de milliers de malades de la COVID-19.
Le ministère de la Santé n’a pu préciser en détail jeudi à quelles catégories d’emploi étaient reliées ces 18 personnes décédées. Mais en octobre dernier, un premier bilan dressé par l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) faisait état de 13 décès, dont huit chez
Au Québec, ces 18 cas viendront alourdir le bilan annuel des décès liés aux accidents de travail de 2020. En 2019, 190 personnes sont décédées des suites d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle au Québec.
« Pour nos membres, rester à la maison n’a jamais été une option. Les travailleurs et travailleuses de la santé sont sur le terrain sans relâche depuis le début de la pandémie », a souligné mercredi Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
En cette journée de commémoration des disparus de la COVID, ce dernier dit toutefois être toujours consterné des ratés survenus dans la protection des employés œuvrant en CHSLD lors de la première vague. M. Begley estime que la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a failli à sa tâche « en abdiquant ses responsabilités » de prévention à l’égard des travailleurs et travailleuses du réseau.
Selon le président de la FSSS, certains employeurs ajoutent l’injure à l’insulte en contestant la légitimité de l’indemnisation prévue par la CNESST aux proches et familles d’employés décédés de la COVID.
Depuis le 9 février dernier, la CNESST permet aux travailleurs œuvrant dans des CHSLD en éclosion d’avoir accès aux masques N95, filtrant les aérosols. Ces équipements de protection leur étaient toutefois auparavant formellement interdits, et réservés au personnel travaillant en zone COVID ou dans des services où sont réalisées des interventions médicales générant des aérosols.
Plus d’infections lors de la deuxième vague
Si la première vague s’est avérée plus mortelle pour ceux qui œuvraient auprès des patients en raison du manque de matériel de protection adéquat, la seconde vague a généré beaucoup plus d’infections. De 13 500 en juin, le nombre cumulé de cas de COVID-19 parmi le personnel de la santé depuis mars 2020 a bondi de 17 000 en octobre à près de 30 000 à la mi-décembre. Il a atteint 39 581 le 8 février.
La vaccination semble avoir ralenti le rythme effréné des contaminations, puisqu’on rapportait cette semaine 316 infections actives parmi les travailleurs, comparativement à 841 il y a un mois. Depuis le 9 février, environ 1000 nouvelles infections ont été rapportées parmi les employés, alors qu’on recensait environ 300 nouveaux cas par jour à la fin de l’automne.
En date du 10 mars, plus de 66 % des 300 000 travailleurs du réseau, soit 219 582 employés, avaient reçu au moins une première dose du vaccin contre la COVID-19, a indiqué jeudi le ministère de la Santé.
Cette variable vient changer complètement la donne pour le réseau de la santé, puisqu’on dénombrait cette semaine seulement 4529 travailleurs absents (3565 en absence préventive, 648 en dépistage et 316 cas d’infection) comparativement à plus de 11 000 en mai dernier.
En cette journée de commémoration nationale en hommage aux victimes de la COVID-19, des représentants des travailleurs de la santé seront présents aux cérémonies organisées pour marquer ce moment solennel.