Le Canada bientôt en mesure de rattraper son retard dans la vaccination

Alors qu’il était à la traîne jusqu’à maintenant dans la campagne de vaccination de sa population, le Canada devrait être en mesure de rattraper son retard, car l’arrivage de nouvelles doses du vaccin de Pfizer-BioNTech a repris cette semaine et devrait même s’accélérer dans les semaines à venir.
Le Canada a reçu cette semaine 403 650 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech et prévoit en recevoir 475 000 la semaine prochaine, a indiqué jeudi le major-général Dany Fortin lors d’un breffage technique. Par la suite, le fabricant prévoit livrer 444 000 doses hebdomadaires en mars, ce qui fait que quatre millions de doses du vaccin de Pfizer-BioNTech devaient avoir été distribuées dans tout le pays d’ici la fin du mois de mars. Autre bonne nouvelle, 2,8 millions de doses qui ne devaient être livrées que cet été le seront au cours du printemps.
Moderna devrait pour sa part fournir au Canada 168 000 doses de son vaccin la semaine prochaine et 1,3 million de doses en deux livraisons prévues en mars. Le gouvernement fédéral a acheté quatre millions de doses supplémentaires qui devraient arriver entre juillet et septembre.
Les provinces recevront leurs doses, selon le calendrier déjà prévu. Le Québec s’attend à 100 000 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech au cours des prochaines semaines et un total de 1,3 million de doses d’ici la fin du mois de mars, tel qu’il était prévu. Présentement, à peine 3 % de sa population a été vaccinée, soit un peu plus de 300 000 personnes.
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« On aimerait être à 15 % de personnes vaccinées, comme au Royaume-Uni, a souligné en entrevue Benoît Mâsse, professeur et chercheur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Au Québec, 15 %, ce serait énorme ; les personnes âgées de 70 ans et plus seraient toutes vaccinées. »
« On n’aurait pas le même stress par rapport aux variants et on pourrait procéder à un déconfinement beau coup plus étendu qui augmenterait bien sûr la transmission, mais il y aurait beaucoup moins de conséquences », a-t-il ajouté.
Loin d’un retour à la normale
Interrogé à ce sujet lors d’un breffage technique donné à Québec jeudi, le président du Comité sur l’immunisation du Québec, Nicholas Brousseau, avait une autre lecture. « Le chiffre magique qu’on voit souvent, c’est 60 % ou 70 % de personnes immunisées, soit vaccinées, soit qui ont eu la COVID-19, avant de penser pouvoir réduire les mesures sanitaires ou avoir une immunité qui fait qu’on va être collectivement protégés contre l’infection », a-t-il dit. Cela pourrait donc prendre « un certain nombre de mois », voired’ici la fin de l’été ou le début de l’automne seulement, selon lui. Il reste toutefois beaucoup d’inconnues qui peuvent changer la donne d’ici là.
Selon les données du ministère québécois de la Santé, 86 % des 40 000 résidents des Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ont été vaccinés depuis le début de la campagne de vaccination, le 14 décembre. Il s’agit du premier des six groupes prioritaires. Près de 56 % des travailleurs de la santé ont reçu leur première dose et 25 % des personnes vivant dans des résidences privées pour aînés.
La vaccination des personnes âgées de 80 ans et plus a déjà commencé dans certaines régions où des cliniques ont été aménagées dans des lieux publics. Le dernier calendrier sur la campagne de vaccination émis le 19 janvier prévoyait que cette cohorte allait être inoculée à compter de la semaine du 15 février. Il n’a pas été mis à jour depuis. La vaccination des personnes de 70 à 79 ans devait, quant à elle, débuter à la mi-mars.
Difficile de savoir pour l’instant si les problèmes d’approvisionnement rencontrés au cours des dernières semaines vont modifier ces échéanciers. Le directeur de la campagne de vaccination au Québec, Daniel Paré, a refusé la demande d’entrevue du Devoir, tout comme le ministre de la Santé, Christian Dubé.