Québec vaccinera d’abord les résidents et le personnel des CHSLD

Des milliers de Québécois pourraient recevoir leur première dose de vaccin contre la COVID-19 d’ici la fin de l’année.

En effet, l’État québécois s’attend à recevoir ses 4000 premiers vaccins contre la COVID-19 de la part du géant pharmaceutique Pzifer dès la semaine prochaine. Des boîtes seront expédiées sur-le-champ dans des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Québec et Montréal, a annoncé le ministre de la Santé, Christian Dubé, lundi après-midi. « L’arrivée du vaccin est imminente. »

Environ 2000 résidents de CHSLD pourront ainsi recevoir deux doses dans un intervalle de 21 à 28 jours et être immunisés contre la maladie. Santé Canada devra préalablement donner son feu vert, a souligné M. Dubé en conférence de presse.

Le gouvernement québécois prévoit la réception de 57 000 doses supplémentaires entre le 21 décembre 2020 et le 4 janvier 2021, grâce auxquelles il a espoir de vacciner entre 22 000 et 28 000 personnes supplémentaires.

Le gouvernement québécois a identifié 20 sites munis de congélateurs dans chacune des régions administratives — dont quatre à Montréal et deux en Montérégie — où la compagnie Pzifer livrera des doses de vaccin au cours des prochaines semaines. « Non seulement on a l’expertise, on a les ressources », a fait remarquer M. Dubé, tout en se réjouissant de pouvoir compter, au besoin, sur des milliers de professionnels supplémentaires après la conclusion d’ententes avec des ordres professionnels.

Le gouvernement escompte recevoir 1,3 million de doses à la fois de Pzifer et de Moderna en janvier, février et mars 2021. « Ça veut dire quand même qu’il faut vacciner 100 000 personnes par semaine pendant les 12 semaines des trois premiers mois », a illustré Christian Dubé. « On pourrait monter à beaucoup plus que ça », a-t-il ajouté.

Cherchant à « rassurer les Québécois [du] degré de préparation » de l’État québécois, M. Dubé a répété que plus d’un million de personnes ont été vaccinées contre l’Influenza en un mois, soit 250 000 personnes par semaine.

Le ministre de la Santé a mis en garde la population québécoise contre les risques d’être gagné par un « faux sentiment de sécurité » après l’arrivée des premiers vaccins. Il a demandé aux Québécois de continuer à faire des « sacrifices » jusqu’à ce qu’une « bonne proportion » de Québécois soient vaccinés.

Groupes prioritaires pour la vaccination

 

Les quelque 40 000 résidents de centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) seront les premiers à recevoir le vaccin contre la COVID-19, a déterminé le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).

Les 325 000 travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux suivront, à commencer par ceux qui courent le plus grand risque d’attraper le virus en raison de leurs contacts réguliers avec des patients ou encore de transmettre le virus à des personnes vulnérables. Ce faisant, le gouvernement québécois « protéger [ait] le système de santé, prévenir des éclosions et infections nosocomiales et diminuer le fardeau de la maladie ».

Les 136 000 personnes vivant dans une résidence privée pour aînées (RPA) se verront par la suite inoculer le vaccin contre la COVID-19, a convenu le ministère de la Santé à la lumière de l’avis du CIQ.

Les 46 000 résidents de communautés « isolées » et « éloignées » seront les prochains.

Le vaccin contre la COVID-19 sera par la suite réservé, dans l’ordre, aux 418 000 personnes âgées de 80 ans et plus, puis aux 768 000 personnes âgées de 70 à 79 ans… et aux 1 158 000 personnes âgées de 60 à 69 ans.

 

À ce moment-là, environ 2,9 millions de Québécois auront eu accès au vaccin.

Le vaccin contre la COVID-19 sera ensuite offert à plus de 1 million d’adultes âgés de moins de 60 ans éprouvant une ou plusieurs maladies ou conditions chroniques — des problèmes cardiaques, d’hypertension, de diabète, d’obésité morbide par exemple.

Les travailleurs dans les services essentiels âgés de moins de 60 ans pourront par la suite solliciter le vaccin, ce qui permettra de « mitiger les conséquences économiques et sociales » de la COVID-19 en plus de ralentir sa circulation, estime le ministère de la Santé.

Enfin, le vaccin sera offert au reste de la population, aux jeunes ainsi qu’aux femmes enceintes.

Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) a fixé l’ordre de priorité de vaccination après avoir pris en compte quatre critères c’est-à-dire l’âge, l’existence d’une ou plusieurs maladies ou conditions chroniques, la profession ainsi que le milieu de vie de la personne. Les valeurs de « bienfaisance, d’équité, de justice, de réciprocité et de non-malfaisance » ont aussi guidé ses travaux, a-t-on indiqué.

Christian Dubé a dit « pren [dre] acte » de l’« avis préliminaire » du CIQ. « Il y a sûrement des mises à jour qui vont devoir être faites au cours des prochaines semaines parce que ça bouge toujours un peu », a-t-il ajouté.

D’autres détails suivront.

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